Devant l'impuissance de la communauté internationale de mettre fin à l'agression israélienne contre Ghaza, ce sont les opinions publiques arabes et occidentales qui s'illustrent par leurs positions fermes. Loin des calculs politiciens saugrenus, les peuples condamnent unanimement les attaques israéliennes qui se poursuivaient hier encore contre les habitants de la bande de Ghaza. De Damas à Londres et de Ankara à Madrid en passant par Sanaa, Bruxelles et Paris, les populations crient comme un seul homme : « Arrêtez l'agression contre les Ghazaouis. » En effet, des milliers de personnes sont sorties dans la rue pour dénoncer la sauvagerie israélienne. Alors qu'à Alger, seul le MSP a, pour le moment, organisé un meeting de solidarité avec le peuple palestinien, dans d'autres capitales arabes la mobilisation était plus forte. A Sanaa, la capitale yéménite, et à Damas (Syrie), des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre les attaques de l'armée israélienne. Les manifestants ont brandi des banderoles condamnant le silence de la communauté internationale face à la violente répression israélienne contre le peuple palestinien. Même chose à Amman, où des dizaines de députés jordaniens, en grogne contre Israël, ont exigé l'expulsion de l'ambassadeur d'Israël de Jordanie dans un mémorandum condamnant les raids israéliens. Selon les agences de presse, un député parmi les signataires du texte a piétiné un drapeau israélien avant d'y mettre le feu. Au Liban, plusieurs centaines de Palestiniens ont manifesté dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn Héloué (sud du Liban). Les manifestants ont brûlé des pneus et bloqué la principale artère du camp, le plus grand installé au Liban, tout en scandant des slogans condamnant les agressions israéliennes contre Ghaza. Des milliers d'Egyptiens, dont les dirigeants sont accusés de prêter le flanc aux Israéliens, sont descendus également dans la rue pour dénoncer cette agression. Les manifestants se sont rassemblés devant le siège du syndicat des journalistes égyptiens dans le centre-ville du Caire, quadrillé pour la circonstance par un dispositif impressionnant de brigades antiémeute. Ils ont scandé des slogans « dénonçant l'agression et appelant à la rupture des relations diplomatiques avec Israël ». Même décor dans les capitales occidentales. A Londres, quelque 3000 personnes se sont rassemblées face à l'ambassade d'Israël pendant plus de trois heures, bloquant la circulation dans le quartier de Kensington (centre de Londres). Près de 2000 personnes ont manifesté aussi dans la capitale danoise, Stockholm. En Espagne, entre 500 à 1000 personnes ont manifesté devant l'ambassade d'Israël à Madrid. La même chose à Paris (France) et Rome (Italie). A Ankara, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant l'ambassade d'Israël, alors qu'à Istanbul, les manifestants scandaient : « La résistance palestinienne triomphera ». Des drapeaux israéliens et américains ont été brûlés également lors d'une manifestation devant l'ambassade d'Israël à Athènes en guise de protestation contre les bombardements israéliens sur Ghaza. Près de 300 personnes, dont de nombreux Palestiniens, ont participé à cette manifestation. La réaction des opinions publiques démontre ainsi le décalage entre les peuples et leurs dirigeants moins sensibles aux causes humaines.