Ghaza sous les bombes, Ghaza martyrisée, Ghaza abandonnée. Les raids israéliens insatiables continuaient hier d'allonger la liste des victimes palestiniennes malgré les appels de la communauté internationale à cesser le massacre. La communauté internationale a appelé à l'unisson à l'arrêt des violences. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s'est dit profondément inquiet « des violences et du bain de sang à Ghaza et a appelé à l'arrêt immédiat des violences ». La présidence française de l'Union européenne a appelé hier « à l'arrêt immédiat des bombardements israéliens sur Ghaza et des tirs de roquettes en provenance de Ghaza vers Israël », dénonçant « un usage disproportionné de la force » et déplorant le « très grand nombre de victimes ». Le haut représentant de l'UE pour la politique étrangère, Javier Solana, a pour sa part souligné que « tout doit être fait pour renouveler la trêve ». « Nous sommes profondément inquiets quant aux informations rapportant des morts et des blessés parmi la population civile innocente dans la bande de Ghaza après les récentes frappes israéliennes », a déclaré un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères. Moscou a aussi condamné les raids contre Ghaza et appelé à l'arrêt des hostilités. « Moscou juge nécessaire d'arrêter immédiatement les opérations d'envergure contre Ghaza qui ont déjà entraîné de nombreuses victimes et des souffrances du peuple palestinien et nous appelons en même temps la direction du Hamas à cesser les tirs de roquettes contre le territoire israélien », a déclaré dans un communiqué le ministre des Affaires étrangères russe. Réunion aujourd'hui de la Ligue arabe Alors que le guide de la révolution libyenne Mouamar Kadhafi a « contacté des dirigeants arabes pour prendre une position ferme et sérieuse, après la boucherie qui a eu lieu aujourd'hui à Ghaza », le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a annoncé en réponse à la demande de la Jordanie la tenue aujourd'hui au Caire d'une réunion d'urgence des ministres arabes des Affaires étrangères. Amr Moussa a par ailleurs demandé à la Libye, qui est membre du Conseil de sécurité de l'ONU, de convoquer aussi une réunion d'urgence de ce Conseil sur les raids israéliens. Le roi Abdellah de Jordanie a de son côté contacté le président égyptien Hosni Moubarek ainsi que le président palestinien Mahmoud Abbas à l'effet de lancer « une initiative arabe et internationale visant à mettre fin à l'agression israélienne ». Ceci et d'appeler la communauté internationale « à assumer ses responsabilités légales et morales vis-à-vis du peuple palestinien ». L'Egypte, par la voix de son Président, a condamné « les agressions militaires israéliennes sur la bande de Ghaza et fait porter la responsabilité à Israël, en tant que force d'occupation, des morts et des blessés ». L'Egypte a en outre décidé d'ouvrir le terminal de Rafah, frontalier de la bande de Ghaza, pour accueillir les blessés palestiniens. L'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, a évoqué par ailleurs « la possibilité de tenir un sommet arabe ou islamique » après les raids israéliens sur Ghaza suite à des contacts samedi avec plusieurs dirigeants arabes. L'Algérie, par la voix de son ministre des AE, a aussi condamné les attaques israéliennes et a « exhorté la communauté internationale à œuvrer rapidement à mettre un terme à ces agressions ». L'Iran et la Turquie ont aussi réagi aux attaques israéliennes sur Ghaza. Le porte-parole des Affaires étrangères, Hassan Ghashgavi, a plaidé pour « une action urgente du Conseil de sécurité et de l'Organisation de la conférence islamique, et de tous les pays pour empêcher le régime sioniste de poursuivre ses crimes ». L'Organisation de la conférence islamique a réagi en qualifiant les raids israéliens de « crime de guerre », et la Syrie les qualifie de crimes barbares. La royaume du Maroc a aussi appelé à une réaction du Conseil de sécurité et de l'Onu pour la cessation des violences. Des manifestations en Israël et au Liban Les massacres dont a été victime la population palestinienne à Ghaza ont provoqué des manifestations dans de nombreuses villes palestiniennes sous occupation israélienne, notamment à Oum El Fahem, Nazareth, Sahnine et Tamra. Les populations sont sorties pour condamner les raids sur les frères palestiniens de Ghaza en brandissant des drapeaux palestiniens. Des milliers de réfugiés palestiniens au Liban ont manifesté leur colère. Des centaines d'autres se sont rassemblées à Beyrouth près de l'ambassade d'Egypte accusée de complicité avec Israël, à l'heure où le Hezbollah a organisé un grand rassemblement dans le sud de la capitale libanaise. Le Hezbollah a critiqué « la complicité de certains pays arabes avec Israël », en notant que « c'est la complicité arabe qui a ouvert la voie à cette opération ». Ceci et au député Hajj Hassan de s'interroger : « Les Egyptiens soutiennent-ils les Palestiniens ou autre chose ? » Des organisations humanitaires ont pour leur part appelé « toutes les partis au conflit israélo-palestinien à éviter de sombrer dans une confrontation militaire totale qui risque d'entraîner des conséquences désastreuses pour les civils de Ghaza ».