L'armée d'occupation israélienne opérait, hier, aux portes de la ville de Ghaza, à la frontière avec Israël, ont rapporté des agences de presse, citant des témoins selon lesquels des blindés et des unités d'infanterie ont été constatés dans le secteur de l'ancienne colonie de peuplement de Netzarim, à trois kilomètres au sud de la ville de Ghaza, la principale agglomération du territoire. Les envahisseurs israéliens, appuyés par des chars et des hélicoptères, ont lancé samedi soir une opération militaire terrestre contre le territoire palestinien de Ghaza, après une semaine d'intenses bombardements aériens et maritimes qui ont fait des centaines de victimes. Le mouvement de résistance palestinien, Hamas a annoncé que neuf soldats israéliens ont été tués et plusieurs autres blessés lors de cette agression terrestre. Hamas assure, dans un communiqué publié tôt dimanche et signé de sa branche armée les Brigades Ezzedine al-Qassam, qu'il a pu lui-même confirmer quatre de ces morts sur le terrain. Les cinq autres tués faisaient l'objet d'échanges radio de l'armée israélienne que le Hamas assure avoir écoutés. Selon la même source, l'un des tués serait un officier. L'armée israélienne a refusé de commenter ce bilan. De nombreux résistants palestiniens ont été blessés lors d'accrochages dans le nord du territoire, selon des sources médicales palestiniennes, mais les combats ont empêché les ambulances d'arriver jusqu'à eux. Par ailleurs, au moins 23 Palestiniens ont été tués et plus de soixante blessés samedi dans des raids aériens israéliens sur la bande de Ghaza. Deux Palestiniens ont trouvé la mort dans le nord de la ville de Ghaza dans des bombardements israéliens. Les raids israéliens qui ont visé une mosquée à Jabaliya, dans le nord de la bande de Ghaza, au moment où plusieurs personnes se trouvaient à l'intérieur de ce lieu de culte, ont fait 16 morts et 50 blessés, ont indiqué des témoins et des médias. Dans le sud de Ghaza, quatre Palestiniens sont morts dans les attaques israéliennes contre "des cibles" près de la ville de Rafah. Quatre autres personnes ont été blessées. Parallèlement, les chars et l'artillerie israéliens déployés près de Ghaza ont bombardé le nord, l'est et le sud de Ghaza. Les tirs d'obus de chars israéliens contre la ville de Ghaza ont fait au moins un mort, un enfant, et onze blessés. Les appels au cessez-le-feu se multiplient L'agression israélienne contre la bande de Ghaza s'est poursuivie, hier, pour le neuvième jour consécutif suscitant une large condamnation de la communauté internationale, exprimée à travers des rassemblements et manifestations dans plusieurs capitales du monde, exigeant l'arrêt immédiat des raids israéliens. Arborant des drapeaux palestiniens et des portraits de victimes de ces raids meurtriers, les manifestants ont revendiqué la cessation des bombardements contre les populations civiles et appelé la communauté internationale à intervenir sans délai pour mettre un terme à ce génocide. La condamnation la plus ferme dans le monde occidental est venue de Paris, qui a "condamné l'offensive terrestre israélienne contre Ghaza", tandis que l'UE a jugé qu'Israël n'avait pas le droit d'engager des actions militaires qui "affectent largement les civils". Alliés indéfectibles d'Israël, les Etats-Unis, qui ont empêché l'adoption d'un texte au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant l'offensive, se sont simplement prononcés pour "un cessez-le-feu durable", "le plus vite possible", mais qui ne permette pas un retour au statu quo. Les pays arabes ont quant à eux exprimé leur plus ferme condamnation de l'agression israélienne barbare, à travers le Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères, lors de la tenue d'une réunion extraordinaire au Caire. Le Conseil a exigé d'Israël "de mettre un terme à toute les opérations militaires dans la bande de Ghaza", tout en condamnant le blocus imposé au peuple palestinien qui a été à l'origine de la détérioration de la situation humanitaire. Adnane Cherih