L'abondance d'olives cette année a rendu à la campagne son animation. Les zones montagneuses, désertées ces dernières années à cause de l'insécurité, grouillent de monde en cet hiver pourtant glacial. Le décor qui est offert par les familles qui viennent de partout, notamment pendant les week-ends, est, le moins que l'on puisse dire, magnifique. Ces familles, qui se sont données la peine de se déplacer sur les terres de leurs ancêtres, depuis des régions lointaines, sont là, en majorité, « pour goûter aux plaisirs de la cueillette des olives sous un soleil doux d'hiver », et surtout, « pour pouvoir revenir avec une quantité d'olives qui puisse (leur) donner quelques litres d'huile, un produit inaccessible de par son prix élevé ces derniers temps ». La valeureuse huile d'olive est le motif le plus plausible, vu l'érosion du pouvoir d'achat qui a fait que plusieurs familles se sont appauvries. Ces dernières espèrent qu'elles puissent, au moins, ne plus acheter l'huile de table, cette année. L'isolement des oliveraies et l'insécurité dans les sommets de Sidi Ali Bounab n'ont pas diminué d'un iota du courage de ces familles d'aller récupérer leurs olives. Dommage que la moitié des oliviers est partie en fumée l'été dernier, suite à des incendies criminels qui ont fini par soulever les villageois des environs. Les propriétaires estiment nécessaire qu'une aide de l'Etat soit attribuée afin d'encourager la plantation de nouveaux oliviers et assurer l'entretien des vieux arbres. Ils réclament également l'ouverture de pistes pour pouvoir accéder à leurs champs.