La violence, dans le milieu des jeunes, prend de l'ampleur chez nous. Après l'avoir longtemps ignorée, les autorités commencent à en prendre sérieusement conscience. A cet effet, l'office des établissements des jeunes (ODEJ), dans le cadre d'un programme initié par le ministère de la Jeunesse et des Sports, dont le principal objectif est la sensibilisation et la lutte contre la violence dans le milieu des jeunes, s'est lancé, à travers diverses activités, dans la lutte contre ce phénomène. Combien de fois a-t-on vu, dans un stade, un match de football dégénérer en bataille rangée entre joueurs et spectateurs, s'étendant même aux artères de la ville dans un affrontement entre forces de l'ordre et supporters, donnant l'image dégradante d'une guerre sanglante ? A présent, il nous arrive d'assister à des spectacles d'une violence inouïe dans des quartiers jadis réputés paisibles. A l'effet de sensibiliser les citoyens, l'ODEJ a organisé des expositions de photos portant sur le thème, dans le hall de son siège, du 10 au 23 décembre, et du 12 au 17 du même mois, au niveau des établissements des jeunes de diverses localités de la wilaya, qui se sont achevées par la création d'une revue et d'un dépliant sur le sujet, ayant permis de toucher un public constitué de plus de 44 000 jeunes. Quatorze rencontres auront regroupé des cellules d'écoute et de prévention de la santé des jeunes en faveur de 2 860 personnes de cette frange, en différentes communes de la wilaya, autour de la violence en milieu jeune et du Sida. En outre, un tournoi de football intercommunal, en partenariat avec la coopérative Selsabil, dont le slogan était « Non à la violence, oui à la paix ! » a réuni, selon les responsables de l'ODEJ, 46 000 footballeurs issus de 12 daïras de la wilaya ; la finale, qui devait se jouer en ouverture du match-retour de la coupe des champions arabes, n'a pas eu lieu à cause du forfait du club soudanais d'El Hillel. Un autre tournoi de six, du 4 au 18 décembre, réunissant plus de 24 000 participants, a concerné plus de 12 établissements de jeunes. Chaque rencontre a été précédée d'un mini-débat sur la violence. Par ailleurs, des rencontres sur les ondes de la radio, avec interviews de victimes de violence, des analyses psychologiques, suivies de débats ouverts sur ce phénomène, ont été animées par des psychopédagogues, des psychologues, des cadres de la direction de la jeunesse et des sports et des représentants d'associations de jeunes. Des sorties et des rencontres de sensibilisation et d'information, encadrées par la cellule d'écoute et de prévention de la santé des jeunes, dont les thèmes étaient le sport et la violence, ont réuni environ 200 personnes. La culture n'aura pas été en reste, puisque le 4 décembre, une slam-session, suivie d'un débat libre sur la violence, a mis en contact quelque300 invités au siège de l'ODEJ, avec l'élaboration d'une chanson « koulna khaoua manach aadaoua »(Nous sommes tous frères et pas ennemis). Cet hymne à la non-violence est diffusé quotidiennement sur les ondes de la radio, et a été étendu à tout le territoire national. Des personnalités de tout bord, sportives, culturelles et politiques, ont participé à ce combat acharné contre la violence, qui peut mener la société, algérienne, notamment jeune, à une destruction radicale. « Ce genre d'actions ne doit pas s'arrêter ; c'est tous les jours et à tous les niveaux, à la maison, à l'école, dans la rue que l'on doit apprendre le civisme à nos enfants », dira, en conclusion, tout ce monde .
