Avec son déluge de gadgets toujours plus miniaturisés et promettant des communications toujours plus pointues, l'électronique fera sa fête annuelle à Las Vegas la semaine prochaine, en dépit de la crise qui ne l'épargne plus. Ce sera un Salon CES (Consumer Electronic Show) sans stars — hormis l'inusable Diana Ross, tête d'affiche du concert traditionnel de ce rendez-vous annuel —, en l'absence du fondateur de Microsoft, Bill Gates, et du patron d'Apple, Steve Jobs. Peut-être aussi sans réel produit phare, alors que, de plus en plus, l'attrait de ces objets du désir est concurrencé par la séduction des offres sur internet. Du coup, des producteurs de cinéma, de télévision et de musique se joindront aux quelque 2700 fabricants de télévisions, d'ordinateurs, de téléphones portables, de puces et autres appareils attendus à cette grand'messe organisée dans plusieurs hôtels-casinos de la capitale du jeu entre le 8 et le 11 janvier. Alors que le secteur craint de mauvais chiffres de ventes de fin d'année, après des années de croissance forte, les spécialistes espèrent que des versions modernisées de produits établis attiseront les curiosités. Microsoft pourrait ainsi annoncer une version modernisée de son Zune, autant pour essayer d'accroître une part de marché minime par rapport à l'iPod d'Apple que pour faire oublier le bug de l'année bissextile, qui a gelé des milliers d'appareils entre mercredi et jeudi. Microsoft pourrait aussi lancer officiellement son nouveau système d'exploitation Windows 7, sur lequel il compte pour faire oublier Vista et ses hoquets. Palm pourrait aussi présenter un nouveau système d'exploitation, Nova, sur lequel compte le pionnier des assistants numériques pour se relancer. Du côté des ordinateurs, « le CES va faire la fête aux netbooks », ces mini-ordinateurs à bon prix qui ont soutenu le marché en 2008, prédisent les observateurs. « Certains pensent que Google prépare sa propre plateforme pour PC et qu'il l'attachera à un netbook : il veut que tout soit en ligne, et le netbook est mieux adapté à Google qu'à Microsoft ou Apple », estiment-ils. Pour les écrans, les pixels devraient encore se multiplier, et faciliter les images en trois dimensions, dont le fabricant de puces graphiques Nvidia promet le « décollage » imminent.