Environ 65% des échanges commerciaux entre l'Algérie et la France sont assurés par les PME-PMI, a déclaré hier Boualem M'rakech, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), lors d'une conférence de presse tenue au siège de la Sira Algérie, organisatrice de la 8e convention France-Maghreb, prévue les 5 et 6 février prochain à Paris. M. M'rakech, qui a appelé à la « mise en place de mécanismes et de dispositifs permettant de supplanter les exportations hors hydrocarbures », a déploré « les effets néfastes de l'administration » qui se dressent contre la promotion de l'exportation hors hydrocarbures. « Il faut impérativement créer des circuits à même de trouver des solutions aux problèmes des entreprises exportatrices (…) », plaide-t-il. Interrogé sur les récentes déclarations de M. Benini, directeur général d'Algex, qui a évoqué récemment l'absence « d'une culture d'exportation en Algérie » et d'une faillite structurelle, le premier patron de la CAP n'a pas manqué de réagir, estimant que les entreprises nationales disposent de compétences et de savoir-faire, tout en appelant à dépasser les blocages de la bureaucratie. Evoquant le retour du protectionnisme dans les économies mondiales, frappées de plein fouet par la crise financière, M. M'rakech a invité les pouvoirs publics à mettre à profit ces exemples de gestion. « Notre richesse est virtuelle (…) Les conséquences de la crise sont là. On voit un véritable trou noir. La seule solution est de valoriser la production nationale. Il faut promouvoir nos ressources », a-t-il insisté avant de rappeler « le devoir » de l'Etat dans l'accompagnement des entreprises dans le processus d'exportations hors hydrocarbures. Celles-ci ont atteint le seuil de 2 milliards de dollars en 2008, selon les statistiques d'Algex. Le président de la CAP préconise aux entreprises algériennes « plus de compétitivité » afin de se tailler des parts de marché dans l'exportation de leur production. Par ailleurs, l'orateur a annoncé que la CAP prévoit de créer, au cours l'année 2009, une académie des chefs d'entreprise qui seront formés par une prestigieuse école française. Elle visera, selon lui, à améliorer la gestion des entreprises algériennes et de les rendre plus compétitives. « Nous sommes au stade de négociations », s'est-il contenté de dire.