Les travaux de confortement réalisés sur les RN ont touché, et à un moindre degré, les chemins de wilaya, dont plus de 40 % sont en mauvais état. Cependant, la situation des routes communales est carrément catastrophique. S'il y a un secteur qui a subi une multitude d'entraves et de contraintes dans la wilaya de Skikda, c'est bien celui du réseau routier. Ce dernier traînait un lourd héritage et un cumul de décrépitude si important que les avancées et le rattrapage enregistrés ces dernières années sont assimilés à un véritable exploit. Jugeons-en : de 1996 à 2002, la wilaya, dont plus de 90 % des routes nationales (RN) se trouvaient en médiocre, ou mauvais état, n'avait réussi à bénéficier que de 27 km de renforcement. A ce manque d'engouement de la part des responsables de l'époque, il faut encore adjoindre les contraintes, celles naturelles représentées par un relief montagneux, et les graves conséquences des années du terrorisme. Pour rafraîchir les mémoires, il serait utile de rappeler qu'il est arrivé que des projets de réhabilitation, assez conséquents, du réseau soient totalement mis aux oubliettes, face à la peur des entreprises. Pour l'exemple, il faut juste retenir que pour le seul exercice 2001-2002, et pour la seule région ouest de la wilaya, pas moins de 16 appels d'offres nationaux avaient été déclarés infructueux. On ne peut non plus occulter une autre réalité pratique en relation avec le réseau économique de base (REB), qui vit une véritable situation de sous-dimensionnement. Ce fait aggrave, au quotidien, l'état de la chaussée en lui faisant subir tout « le poids » d'un trafic intense, sachant que des statistiques révèlent que plus de 300 km du réseau local desservent près de 4 500 véhicules par heure, dont 20 % se composent de poids lourds. Ceci ne fait qu'accélérer le processus de dégradation des axes routiers, qui nécessitent de fréquentes interventions, souvent lourdes, pour y apporter les renforcements nécessaires. A la lumière de ce récapitulatif, il apparaît que la présentation du dossier du réseau routier de la wilaya lors de la dernière session de l'APW aura été une bonne occasion pour les élus de revenir sur un secteur longtemps marginalisé. Certes, beaucoup de manques sont encore à combler, surtout pour les chemins communaux (CC), mais globalement, le secteur a vu, ces dernières années, une nette amélioration, comme en témoignent les chiffres et les taux rapportés dans le dossier de l'APW. Selon ce qui y est mentionné, sur les 328 km constituant le réseau des RN, il ne resterait qu'une trentaine à parfaire, étant donné qu'aujourd'hui, le taux des routes jugées en bon état avoisine les 90 %. Il n' y a pas longtemps encore, en 2003 plus précisément, ce taux était de 20 % seulement. L'embellie vécue par les RN a concerné, à un degré moindre, les chemins de wilaya (CW). Long de 589 km, le réseau n'est plus aujourd'hui dans la même situation que celle qui prévalait avant. A titre comparatif, et selon des documents officiels, en 2003 le taux des CW jugés en bon état était de 21% (124 km), aujourd'hui il est estimé à 68 % (401 km). Mais ces avancées n'ont pas empêché les élus de l'APW d'estimer à 21,5 %, le taux des CW en mauvais état. Ils ont mis en relief plusieurs tronçons stratégiques nécessitant une intervention urgente et citent, à cet effet, plusieurs axes. Pour le réseau des CC, le constat est dramatique, puisque sur les 1 671 km formant le réseau à travers la wilaya, plus de 1 100 sont jugés en très mauvais état. Parents pauvres du développement, car subventionnés, à ce jour, sur de petits budgets communaux, ces chemins méritent une attention particulière. Pour ce faire, les élus préconisent d'inclure leur prise en charge dans des opérations de développement sectorielles.