Alors que le deuxième trimestre de l'année est largement entamé, les 14 enseignants du primaire et du moyen ayant passé avec brio le concours de professeurs de l'enseignement secondaire en septembre dernier à Ouargla attendent toujours de regagner leurs postes restés vacants, à ce jour. Lauréats de l'épreuve écrite, ces enseignants ont été informés de leur inéligibilité au concours, au lendemain de la proclamation des résultats par l'Académie de Ouargla. L'information a été confirmée par la direction locale de la Fonction publique, alors que les dossiers de candidature avaient été acceptés lors du dépôt effectué durant l'été. Les candidats reçus à l'écrit ont quand même passé l'épreuve orale pour marquer une réaction positive vis-à-vis de la tutelle, ayant l'espoir qu'une dérogation de la direction générale de la Fonction publique leur soit accordée. Une demande dans ce sens a d'ailleurs été adressée à cette instance par le wali de Ouargla, soucieux de répondre au manque flagrant d'enseignants de langues étrangères dans sa wilaya. La demande sollicitait une mesure spécifique pour cette wilaya où l'enseignement des langues étrangères est au plus bas et l'encadrement de ces matières très limité, à l'instar des autres wilayas du sud du pays. Mme Mouna Senouci, enseignante de français au primaire depuis 1990, est l'une des lauréates du concours lésées par les directives de la Fonction publique. Elle s'exprime avec amertume à ce propos : « Nous entendons, depuis vingt ans, le discours officiel incitant les enseignants à améliorer leur niveau par des recyclages et des études universitaires. Je ne parle pas de mon seul cas, puisque de nombreux collègues ont repassé leur bac et accédé à l'université. » Mme Senouci a en effet eu son baccalauréat en 2003 et poursuivi ses études universitaires à l'Institut de langue française de l'Université de Ouargla. Elle est titulaire d'une licence depuis 2007. Un parcours sans faute avec de bons résultats, non sans avoir souffert pendant cinq années pour l'obtention du baccalauréat et de la licence, tout en continuant à enseigner à l'école Aïcha Nouaceur de Ouargla. Notre interlocutrice ajoute : « C'est pour accéder à un poste d'enseignant du secondaire que j'ai passé ce concours ignorant cette restriction, car je ne me serais jamais imaginé que la tutelle, qui met un point d'honneur à améliorer le niveau des enseignants en Algérie, nous mettrait les bâtons dans les roues dès qu'il s'agira de grimper les échelons et améliorer notre situation. » Elle estime, par ailleurs, que le niveau des enseignants ayant une longue expérience dans le primaire et le moyen est nettement meilleur que celui des nouveaux diplômés. « Tous les candidats reçus à l'examen sont d'anciens enseignants et jusqu'à présent, les lycées de la wilaya de Ouargla n'ont pas eu de professeurs de français, car aucun nouveau diplômé n'a réussi à l'examen. » D'ailleurs, pour une fois qu'il n'y a pas eu de contestation des résultats, c'est une circulaire de la Fonction publique qui pénalise les 14 candidats reçus à l'examen. Ces derniers veulent être reconnus en tant qu'enseignants du secondaire pour que leur capital expérience soit valorisé. Ils ne s'expliquent pas le fait que la tutelle accepte de laisser des postes vacants au lieu d'œuvrer à régler leur problème. Le ministère de l'Education autant que la direction générale de la Fonction publique sont ainsi interpellés.