Le complexe des textiles algéro-turc Tayal, dont la première usine est entrée en production en mars dernier, vient d'accomplir sa première opération d'exportation de produits semi-finis vers la Turquie, a annoncé hier le ministère de l'Industrie et des Mines dans un communiqué. Il s'agit d'une livraison de 25 tonnes, par deux conteneurs, de filés coton numéro métrique 50/1, effectuée à partir du port d'Oran. «Cette opération d'exportation sera renforcée très prochainement par d'autres, en fonction de la montée en cadence de la production de ce complexe et des excédents dégagés sur les ventes sur le marché national (...). Ces quantités vont accroître les capacités du secteur de la manufacture en Algérie, notamment celui des tissus, de la confection et de l'habillement, afin de couvrir les besoins du marché national et d'aller vers l'exportation», a expliqué la même source. Implanté dans la zone industrielle Sidi Khettab (Relizane), sur un terrain de 250 hectares, le nouveau complexe dédié au textile a été réalisé conformément à la règle 51/49 régissant l'investissement étranger dans le pays. Les actionnaires de cette coentreprise sont composés des entreprises publiques Confection et habillement (30%) et de Texalg (21%) pour la partie algérienne. Les 49% restant du capital sont détenus par la société turque Intertay, filiale du groupe turc Taypa. Cette infrastructure stratégique porte, dans une première phase, sur la réalisation de huit usines intégrées, spécialisées dans la production de textile (chemises, pantalons jean, articles de bonneterie, finissage de tissus...) et d'une école de formation dans les métiers du textile avec des prévisions de production annuelle de 44 millions de mètres linéaires pour le tissage, de 12 200 tonnes pour la filature et de 30 millions de pièces pour différents produits, notamment les pantalons, les tricots et les chemises. Elle devrait s'achever d'ici 2019 et créer 10 000 emplois. Selon les mêmes prévisions, 60% du volume de la production seront destinés à l'exportation, tandis que la part restante permettra de répondre aux besoins du marché local. L'usine de filature de Tayal a déjà démarré sa production en mars dernier avec une capacité initiale de production de 30 millions de mètres par an. La deuxième phase du projet portera, quant à elle, sur la réalisation de 10 unités de production de fibres synthétiques (matière première de tissus), de linges de maison et de tissus techniques. Ce projet d'un coût global de 170 milliards de dinars emploiera 25 000 personnes à partir de 2020, date de la finalisation totale du complexe, selon le ministère de l'Industrie.