En empruntant la route qui relie Merad à la station thermale de Hammam Righa, au bout de 4 km environ, des habitations éparses surgissent au milieu de collines verdoyantes. Plus de 60 familles vivaient autrefois dans cette magnifique zone rurale qui est Ouled Ezzine, en amont du chef-lieu de la commune de Merad. Le barrage de oued Boudjebroune, de petite capacité de stockage et construit en 1857, se trouve à proximité de ce douar. Les hordes criminelles ont utilisé ce territoire et perpétré des crimes odieux durant les années 1990, obligeant toutes les familles de ce douar à fuir. Pour encourager le retour des habitants de cette zone, les autorités locales avaient tenu des rencontres de sensibilisation à Merad, où ces familles avaient érigé des habitations précaires. La wilaya de Tipaza avait entamé diverses actions pour favoriser leur retour, par la construction de 19 logements ruraux neufs sur les lieux, l'aménagement de 21 maisons bâties et l'extension de 6 autres à la demande des familles rurales. Des aides sont accordées à raison de 500 000 DA pour la construction d'un logement rural et 250 000 DA pour l'aménagement ou l'extension. Une enveloppe de 9 millions de dinars a été dégagée pour les travaux d'alimentation en eau potable et l'assainissement au niveau de ce douar, des projets inscrits en Plan communal de développement (PCD). En plus du raccordement des habitations au réseau électrique, des travaux de revêtement de la route sur une distance de 7 km environ ont été effectués. Cette zone rurale enclavée a fait l'objet dans le passé d'actes de sabotage et de vols des câbles et équipements électriques. Les familles de Ouled-Ezzine activent dans l'élevage et l'agriculture. Elles attendent l'affectation à leur douar de projets relevant du Programme de proximité du développement rural intégré (PPDRI). Les populations du douar Ouled-Ezzine sont toutefois réticentes. Seules 9 familles ont pour le moment accepté d'y retourner. Leurs enfants doivent se déplacer à Merad pour rejoindre leurs classes. Or, pour que soit mis en œuvre un programme d'équipements publics, il faut impérativement augmenter le nombre d'habitants dans ce douar. Néanmoins, cela n'empêche pas quelques agriculteurs de rejoindre leurs terres agricoles et quitter Ouled-Ezzine en fin de journée. Il fait excessivement froid en ces journées d'hiver. Les jeunes du douar Ouled-Ezzine n'ont que le téléviseur pour passer le temps. Pour sa part, le P/APC de Merad affiche un certain optimisme, car des engagements ont été pris en vue d'améliorer les choses dans ce douar et permettre aux familles de réintégrer leurs maisons. Cependant, les habitants de Ouled-Ezzine craignent toujours des incursions inopinées des groupes terroristes et c'est là l'une de leurs principales appréhensions .