Les citoyens du douar de Sidi Charef parviennent, malgré toutes les difficultés, à se protéger contre les actes de criminalité. L'un d'entre eux nous confie : « Nous nous sommes préservés de ce fléau, tout simplement parce qu'ils (les terroristes, ndlr) n'ont pas de réseau de soutien ici. Ils évitent de se rapprocher de cette zone, car ils savent pertinemment à quoi s'attendre, donc ils ne veulent pas prendre de risques ». L'activité principale dans ce bout du territoire de la daïra de Damous se confine à l'agriculture, l'élevage et l'apiculture. L'eau est abondante. L'irrigation des parcelles des terres agricoles s'effectue selon les systèmes simples et traditionnels utilisés par les fellahs. Les maisons éparses surgissent des différents points de cet environnement naturel paradisiaque, calme de surcroît, qui plonge le visiteur dans une incroyable sérénité. Les horizons, qui s'offrent aux regards, suscitent un sentiment d'évasion. Des pistes paraissent dans ces montagnes. Elles sont empruntées par les citoyens pour rejoindre d'autres agglomérations rurales lointaines. Le Programme de proximité du développement rural intégré (PPDRI) a faiblement investi ces endroits ruraux. Point de silhouetts humaine dans le décor. Les arbres fruitiers embellissent les montagnes du douar Sidi Charef et celui du douar Kebaïli. Les habitants de cette région de l'extrême ouest de la wilaya de Tipaza, doivent parcourir 12 km en 1h 30 mn, en empruntant l'unique chemin qui relie leurs maisons au reste du monde, pour atteindre la RN 11. Le taux de démographie est élevé dans cette zone rurale. Les différents travaux effectués au début de l'année 2000 n'ont pas été réalisés selon les normes requises. Les responsables chargés du contrôle ont failli à leur mission. Aussi, les éboulements de terrains bloquent fréquemment les accès. L'APC de Damous intervient à chaque fois pour déblayer le chemin. Le bitume a disparu. Entraide Les hommes se réunissent dans l'unique café à proximité d'un petit oued en amont du douar Sidi Charef. Le téléphone portable est très utilisé dans cette région rurale de l'ouest de la wilaya de Tipaza. « Le cercle culturel » du douar Sidi Charef, construit en toub et en roseaux, constitue un lieu exceptionnel de rencontre des habitants de ce douar. Ce café de fortune ouvre sa petite porte à partir de 16h. Chacun expose ses problèmes pour solliciter l'aide des voisins. La solidarité fait partie du quotidien des familles qui sont demeurées au douar Sidi Charef. « Nous n'avons pas de chômeurs, nos enfants n'ont pas le choix pour occuper leur journée, l'école ou bien la terre », nous indique ce père de famille. Les habitants de ce douar, grâce à la parabole, sont informés de tout ce qui passe dans le monde. El Jazeera et l'ENTV sont les deux chaînes de télévision regardées par ces citoyens. Un père de famille, au milieu de ses abricotiers s'enorgueillit de 4 jeunes du douar Sidi Charef poursuivant des études dans les universités de Blida et de Bab Ezzouar. Néanmoins ; les habitants de ce douar, riche en produits agricoles, exhortent les autorités locales de Damous à se pencher sérieusement sur la détérioration de l'unique axe routier qui les relie à la RN 11. « Pour acheter un kilo de sel ou pour aller se soigner, il faut marcher plus de 12 km », nous déclare avec amertume cet autre citoyen sexagénaire. Un autre met, pour sa part, en évidence le problème de l'éclairage : « Nos maisons, explique-t-il, sont éparses et nous avons des difficultés à nous identifier dans l'obscurité. C'est pour la sécurité de cette zone et celle de nos familles que nous souhaitons l'intervention de Sonelgaz, mais rares sont les responsables qui s'aventurent à venir nous rendre visite ici. »Quoi qu'il en soit, les familles du douar Sidi Charef continent de vivre paisiblement au milieu d'un environnement naturel agréable. En attendant que les responsables locaux daignent enfin se pencher sur leurs préoccupations.