Plusieurs milliers d'opposants au retrait britannique de l'Union européenne (UE) ont manifesté hier à Londres, deux ans après le référendum sur le Brexit, pour revendiquer une nouvelle consultation populaire sur l'accord final du divorce qui sera conclu avec Bruxelles. Les mouvements pro-européens initiateurs de la marche vers le Parlement, baptisée «People's vote», (le vote du peuple), affirment que «le peuple a le droit de pouvoir trancher sur une décision qui affectera le pays pendant des générations». James Mc Grory du groupe de pression Open Britain, un des organisateurs de la marche, a déclaré que le peuple devrait avoir le choix entre «partir avec l'accord que le gouvernement négocie, ou rester dans l'Union européenne». Plusieurs manifestants ont appelé au maintien britannique au sein de l'UE et évoqué les retombées négatives du Brexit sur le pays. Prenant la parole, le chef des libéraux démocrates, Vince Cable, a déclaré que le Brexit n'était «pas un fait accompli» et pourrait être inversé. Une représentante du Parti des verts, Caroline Lucas, a estimé que ce choix serait une «catastrophe» pour le Royaume-Uni. Pour rappel, 51,9% des électeurs britanniques ont voté le 23 juin 2016 pour le Brexit et, depuis, la population reste encore divisée sur la question. Selon un dernier sondage réalisé cette semaine, 48% des Britanniques sont favorables à la tenue d'un référendum sur l'accord de sortie de l'UE alors que 25% s'y opposent. L'accord en question, qui devrait régir également les relations économiques avec l'UE, n'a pas encore été finalisé entre Londres et Bruxelles, et les négociations entre les deux parties n'avancent pas vraiment, de l'avis des observateurs. A noter que le Brexit est prévu en mars 2019, alors que le gouvernement de Theresa May est encore divisé sur la nature des relations futures entre le Royaume-Uni et l'UE. Mme May s'est prononcée récemment pour un Brexit «ordonné» et «en douceur», son ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, est revenu à la charge ce matin pour relever que les Britanniques ont voté pour «se libérer des contraintes de la réglementation et des normes de l'UE». Boris Johnson s'est prononcé contre toute forme de maintien de Londres au sein du marché unique européen ou encore au sein de l'union douanière. D'autres ministres évoquent par ailleurs la possibilité d'une sortie britannique sans accord, à l'instar du ministre du Commerce, Liam Fox, et du ministre chargé du Brexit, David Davis.