Des employés de la direction du logement de la wilaya de Constantine montent au créneau et dénoncent «des conditions de travail jugées déplorables, et l'abus exercé par le directeur». Des dizaines d'entre eux, organisés sous l'égide du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), ont tenu, hier matin, devant le siège de leur direction, située au Coudiat, un premier mouvement de protestation, environ 6 mois après l'installation du nouveau directeur. Selon Sofiane Fergati, secrétaire général de la section syndicale, le nouveau responsable refuse catégoriquement le dialogue et la concertation avec les représentants du syndicat. Pourtant, ajoute-t-il, sur 84 travailleurs de ce secteur, 75 sont affiliés à la section syndicale du Snapap, soit un taux d'adhésion de près de 90%. «Le nouveau directeur ne fait que compliquer la situation en nous considérant comme des ennemis, au lieu d'un partenaire social qui contribue à l'amélioration de son secteur. D'abord, il a commencé par exercer son autorité arbitraire lorsque nous avons voulu tenir l'assemblée générale (AG) de la section syndicale à l'intérieur de la direction, comme le stipule l'article 38 de la loi 90 – 14. Il a refusé la tenue de l'AG au niveau de notre siège et nous a demandé de nous rapprocher du wali afin d'avoir son autorisation», a déclaré M. Fergati. Et de poursuivre qu'ils étaient contraints de tenir l'AG au siège de wilaya du Snapap. Notre interlocuteur a affirmé que le directeur, après avoir reçu le PV de l'AG, a refusé à deux reprises les demandes d'audience de la section syndicale, sous prétexte qu'il est nouvellement installé. «Ce comportement est insensé, car le directeur est installé depuis environ 6 mois. D'autant plus que le droit syndical est garanti par la loi 90-14, et nos demandes d'audience ont été faites selon la loi 90-02 relative à la prévention et au règlement des conflits collectifs de travail. Ceci dit, l'objectif est de débattre des problèmes professionnels qui influencent le rendement des employés et de trouver des solutions avec le partenaire social, que ce nouveau directeur refuse de prendre en considération», a-t-il expliqué. Pour ce qui est des problèmes professionnels, les protestataires soutiennent qu'ils sont frustrés, voire déprimés, à cause de l'absence de communication avec leur direction, censé prendre en charge leurs préoccupations socioprofessionnelles. Notons parmi ces problèmes le gel des promotions et des postes spécifiques en chargeant le personnel de nouvelles tâches sans les récompenser, le refus du directeur de signer la nomination du personnel dans les postes supérieurs (notamment les chefs de bureau) et le rejet inexplicable de toute demande de congé ou de mutation. Selon les travailleurs, l'état des lieux et les conditions de travail sont déplorables, voire archaïques, alors que la situation des subdivisions territoriales est qualifiée de «catastrophique», où le personnel de la direction du logement se trouve sans siège, car tous les autres bureaux sont réservés aux personnels de la direction des équipements publics. Par ailleurs, nous avons tenté de contacter le directeur afin d'avoir sa version des faits, mais sa secrétaire nous a affirmé qu'il est sur le terrain et qu'elle ignore à quelle heure il reviendra.