Le chassé-croisé entre Lewis Hamilton et Sebastien Vettel, les deux principaux candidats au titre mondial de Formule 1, se poursuit ce week-end au Grand Prix d'Autriche. A l'heure des grandes vacances, la F1 est lancée dans un marathon de cinq courses en six semaines, débuté en France. Mercedes veut profiter de cet enchaînement pour creuser un écart conséquent et peut-être décisif avant la trêve estivale, grâce à sa fiabilité et ses moyens légèrement supérieurs à ceux de la Scuderia. Ce que Toto Wolff appelle les «gains marginaux», ces tout petits détails qui mis bout à bout changent l'issue d'une course. «Nous avions la voiture la plus rapide en France et nous avons montré de bonnes performances à Spielberg dans le passé», souligne le patron de Mercedes. «Mais vous ne pouvez rien tenir pour acquis cette saison, la performance des trois meilleures équipes est beaucoup trop serrée», assure l'Autrichien. Son pilote britannique, qui semble avoir retrouvé sa motivation, a repris la tête du championnat et 14 points d'avance sur l'Allemand de Ferrari, à la faveur de sa victoire au GP de France dimanche. Vettel a tamponné au premier virage l'autre Mercedes du Finlandais Valtteri Bottas, écopant au passage d'une pénalité de cinq secondes. Mais il est remonté de la 17e à la 5e place et a limité la casse, alors que Bottas a fini 7e. Hamilton a critiqué le manque de sévérité de la sanction reçue par Vettel, qu'il a comparé à «une tape sur la main». A Montréal, il y a trois semaines, c'est lui qui avait fini 5e quand son rival avait gagné. Le championnat 2018 risque de se jouer dans la capacité à tirer le meilleur d'une situation défavorable quand l'adversaire est en réussite. MERCEDES FAVORI Au Castellet, Hamilton s'est permis de baisser son régime moteur pour le ménager avant de relancer la machine en fin de course, pour maintenir à distance le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull). Au vu du bon comportement de sa monoplace sur le circuit Paul-Ricard, Vettel a lui perdu au moins cinq points, et peut-être même plus. Cette erreur au départ rappelle toutes proportions gardées celle qui lui a en partie coûté le titre 2017 à Singapour. Comme souvent l'an passé, l'explication entre les deux quadruples champions du monde en activité se fait pour l'instant par performances interposées. Alors qu'on approche de la moitié de la saison, les deux hommes ne se sont pas vraiment frottés l'un à l'autre sur la piste en 2018. Ils n'ont ainsi occupé ensemble la première ligne qu'une seule fois, en Azerbaïdjan. Et la séance de qualifications donne habituellement le la du week-end. Sur le Red Bull Ring, une troisième zone DRS a toutefois été ajoutée pour faciliter les dépassements sur un tracé qui joue plus sur son cadre, les majestueuses montagnes de Styrie, que sur sa difficulté, car il compte seulement huit véritables virages. «On est tenté d'attaquer dans toutes les courbes, mais il faut faire attention parce qu'il est facile de perdre le contrôle de la voiture», indique cependant Vettel. La marque à l'étoile est favorite, car elle a remporté les quatre éditions disputées depuis le retour au calendrier du GP d'Autriche en 2014, après onze ans d'absence. Mais Hamilton n'y a gagné qu'une fois, en 2016, à la faveur d'un accrochage au dernier tour avec son coéquipier d'alors, l'Allemand Nico Rosberg. La pluie pourrait perturber les deux premières séances d'essais libres ujourd'hui et dans une moindre mesure les essais qualificatifs demain.