Aconsidérer le grand nombre d'élus ayant pris part, mercredi dernier, à la deuxième session ordinaire de l'APC de Constantine, on s'attendait à des débats houleux autour de sujets importants qui préoccupent les habitants de la ville. Mais à voir l'ordre du jour et le flegme des élus, les préoccupations de la ville paraissaient bien minces. Dans une salle remplie comme un œuf, les élus semblaient en effet assister, forcés, à une réunion ennuyeuse. Pourtant, les projets ont été adoptés de manière expéditive. Ils tournaient essentiellement autour des marchés octroyés aux différents EPIC de la commune, tels que l'Edev.co (chargée des espaces verts) et quelques budgets octroyés à la réhabilitation des cantines scolaires, de la poudre aux yeux qui ne trompe personne. Dans cette session, qui s'est déroulée en l'absence du maire (en missin à Alger, dit-on), remplacé par le vice-président Abdelhamid Chibane, aucune feuille de route ne semble indiquer les projets de l'APC. Les dossiers prioritaires de la commune sont absents, et quand il y en a, ils sont escamotés. Le projet concernant l'octroi d'un terrain à Zouaghi, par exemple, a été voté, alors que les élus ne disposaient même pas du plan d'implantation pour sasir le dossier. Il fallait qu'ils devinent l'emplacement du terrain et qu'ils comprennent à travers le plan projeté dans la salle son contenu. Et pourtant le projet a été approuvé. Poussé par la frustration, le président d'une des associations de Zouaghi s'est insurgé et n'a pu contenir ses réclamations, attirant l'attention sur un porblème concernant le site. A ce moment, les élus se sont réveillés pour rappeler à l'ordre le président de l'association et lui expliquer qu'il n'avait pas le droit d'intervenir. En maîtres des lieux, ils ont imposé leur autorité et lui ont rappelé que s'il osait reprendre la parole ils allaient appliquer la loi à son encontre. Le citoyen leur a répondu simplement «Je me tairai, pourvu que vous parliez pour nous». L'intervenant s'est tu et les élus ont repris leur hibernation, après avoir approuvé le nouveau POS concernant le terrain de Zouaghi pour un projet d'investissement. Et la session s'est clôturée en laissant un goût amer, libérant ainsi des élus qui semblaient peu concernés.