Croisée à l'aéroport Mohammed V de Casablanca (Maroc), la comédienne algérienne Zahra Harkat,qui a crevé le petit écran durant le Ramadhan dans la saison II de la série El Khawa, revient sur le rôle dramatique de Yasmine. Eclosion d'une rose, Zahra. Comment le choix s'est-il porté sur vous pour figurer dans le casting de la série télévisée El Khawa réalisée par Madih Belaïd ? Pour la première saison de la série El Khawa, c'était un hasard. L'équipe avait bouclé le casting. Mais il lui restait le dernier personnage. Celui de Yasmine Mostefaoui, la grande sœur. Et le réalisateur, Madih Belaïd, n'était pas encore satisfait des choix. Comme le hasard fait bien les choses, mon émission, «Studio Live», passait sur l'ENTV à l'époque. Le réalisateur s'est tout de suite dit : «C'est elle Yasmine.» Quelques jours plus tard, j'ai passé une audition-casting. Je ne vous cache pas que j'avais très peur. Parce que j'avais tenté de petites expériences dans le cinéma qui n'étaient pas, pour moi, convaincantes. Mais le réalisateur a cru en moi et a su me guider. Un nouveau défi, un challenge... Là, dans la saison II d' El Khawa, j'ai essayé de lancer un challenge. Donc, avant son écriture, je me suis permise d'en parler avec la scénariste, Sara Bertima, et le réalisateur, Madid Belaïd. Pour leur suggérer un rôle beaucoup plus «composé». Celui de Yasmine. Vous interprétez le rôle dramatique de Yasmine, jeune et jolie femme croquant la vie. Et puis tout bascule. Le cancer. Un sujet tabou et tragique à la télévision. Vous vous êtes imprégnée, documentée pour incarner ce personnage ? Oui, complètement. A vrai dire, je ne pensais pas qu'on allait me donner le rôle de ce personnage dramatique. Alors que je croyais jouer une suite logique. Une déception amoureuse qui allait déboucher sur une dépression. Et en incarnant ce rôle d'un personnage atteint du cancer, je me suis tout de suite sentie engagée. Aussi, la première chose que j'ai faite, c'était d'aller me documenter sur internet. J'ai visité des blogs vulgarisant cette terrible maladie. Ceux de cancéreuses ayant mon âge. Le personnage de Yasmine est une jeune femme ayant contracté ce mal. Donc, des jeunes femmes qui n'étaient forcément pas mariées, ou peut-être qui n'ont pas encore enfanté. Par la suite, je me suis dirigée vers des centres, des cliniques et des hôpitaux où des cancéreux été traités. Et là, j'ai rencontré de nombreuses jeunes femmes qui souffraient et étaient rongées par ce mal. Une démarche honnête crédibilisant votre rôle... Oui, j'ai essayé vraiment d'être la plus honnête possible pour transmettre le vécu de ces jeunes femmes. Votre performance ouvre les yeux, sensibilise, vulgarise le dépistage du cancer du sein... Je pense que la télévision, aujourd'hui, est un moyen de sensibilisation. Pour moi, c'était, encore une fois, une chance à saisir pour inciter déjà les femmes à se faire dépister. Et dire aussi que c'est possible, qu'on peut se battre et avoir du courage. Même si on perd ses cheveux, même si on subit des ablations. On reste femme, on vit. Il faut se battre et continuer encore et encore. Les téléspectateurs ont compati avec Yasmine de la fratrie Mostefaoui... J'étais très satisfaite de l'accueil réservé par les téléspectateurs concernant mon personnage. Et aussi, je suis très contente parce que j'ai reçu des félicitations et des encouragements émanant de professionnels de la télévision et du cinéma à propos de mon évolution par rapport à la première saison d'El Khawa. Cela me rend extrêmement fière. Alors des propositions, des projets pour d'autres feuilletons, films... J'ai déjà reçu quelques propositions pour des feuilletons et pour des rôles pour le cinéma. Mais je vous avoue que pour l'instant, je préfère prendre mon temps pour choisir quelque chose de bien. Parce qu'on ne peut nous ôter cela, la série El Khawa, reste un bon projet, un bon produit. Y-aura-t-il une saison III d'El Khawa ? On ne sait pas s'il y aura une suite d'El Khawa ou pas. Pour l'instant, on l'ignore. Si je dois continuer sur ce chemin, il faudrait que cela soit aussi qualitatif que la série El Khawa. Vous avez une «gueule» télégénique et «cinégénique»... Merci ! Oui, pourquoi pas le cinéma. Là, je suis invitée au Festival du film arabe d'Oujda (Maroc). C'est ma toute première participation. Je voulais absolument participer pour déjà montrer le nouveau visage des jeunes comédiens algériens. Et puis parler de notre projet. Et, pourquoi pas, m'exporter dans le monde arabe et l'étranger. Et votre émission musicale... Pour les émissions musicales, j'observe un «stand-by». Parce qu'il fallait que je me consacre entièrement à ce métier qui s'offrait à moi, qui est le petit écran. J'aimerais bien reprendre la Télévision, d'ici la rentrée 2018. Pour concevoir une petite émission, un peu plus dynamique et vivante. Je suis encore dans l'écriture du scénario de ce programme musical. Vraiment, j'ai envie de revenir à la TV, après une pause de deux ans. Un autre concept, j'ai envie de vivre et revivre autre chose.