L'actuel marché couvert érigé du temps de la colonisation, à la fin du 18e siècle, au cœur de la ville de Tiaret et longtemps en proie à la polémique entre tenants de sa démolition et ceux qui privilégient sa réhabilitation, a été finalement fermé au commerce et une immense clôture est en train d'être posée afin que l'entreprise retenue pour sa réhabilitation puisse entamer les travaux de consolidation qui vont se poursuivre sur plusieurs mois. Constitué de 57 étals pour marchands de fruits et légumes à l'intérieur, de magasins pour poissonniers et gargotes à l'extérieur, ce lieu mythique vers où convergeaient depuis des lustres les habitants de l'ancienne Tiaret a, à vrai dire, perdu de sa fonctionnalité originelle, en plus d'une dégradation avancée de sa structure, non sans conséquences sur la sécurité des personnes qui le fréquentaient. Jadis haut lieu de rencontres, «El blaça», comme se plaisent à l'appeler les Tiarétis, a beaucoup focalisé les attentions ces derniers temps, sur sa réhabilitation ou sa destruction, d'autant que deux rapports du CTC ont alerté sur des risques d'affaissement induits par l'érosion et la remontée des eaux, étant donné que la structure est assise à proximité d'un important oued (oued Ettolba) qui traverse Tiaret. Contacté, le maire, Rabah Boutheldja, nous a déclaré que, face à l'urgence, l'APC a dû agir en débloquant une AP initiale de 50 millions de dinars et l'entreprise basée à Blida est à pied d'œuvre : «Nous tenterons de rendre cet équipement fonctionnel sans toucher aux aspects liés à la sécurité et à l'architecture. Cela intervient dans un contexte marqué localement par la destruction des 76 baraques situées au marché de gros. Le maire explique que, pour s'inscrire dans la modernité, des lots à bâtir seront mis à profit des mandataires pour qu'ils réalisent eux-mêmes leurs locaux selon un cahier des charges préétabli». Cela ne va pas se passer, hélas, sans conséquences sur l'approvisionnement et sur le commerce de détail des légumes et fruits durant cet été.