La daïra de Naciria dont le nombre d'habitants dépasse les 26 000 âmes ne dispose ni de Protection civile ni même d'une ambulance. Ce manque s'est avéré, à maintes reprises, très préjudiciable. Ainsi, plusieurs personnes, qui ont eu le malheur d'être victimes d'accidents divers, ont dû attendre longtemps avant qu'elles ne soient secourues ou transportées vers un établissement sanitaire. Des citoyens des deux sexes ont perdu la vie et d'autres ont failli perdre la leur à cause de cette carence. Les habitants n'ont eu de cesse de réclamer l'ouverture d'une unité de la Protection civile, ou la dotation de la municipalité d'au moins une ambulance en attendant une solution définitive à ce problème. Surtout que la commune est traversée par un axe routier des plus importants, à savoir la RN12. Le nombre important d'accidents qui s'y sont produits n'ont malheureusement pas suffit pour interpeller la conscience des responsables. « La mort nous attend partout et nous demeurons désarmés face à elle », dit un habitant de la commune. Rien que ces derniers mois, on a recensé un nombre alarmant d'accidents qui nécessitent une évacuation en urgence à l'hôpital. Le vieil homme qui a été percuté, au niveau de la passerelle de Naciria, la semaine dernière, par un véhicule, après avoir tenté de traverser l'autoroute pour rejoindre son domicile, aurait pu être sauvé si la commune disposait d'une ambulance pour les besoins d'évacuations en urgence à l'hôpital. Ce dernier est resté, faute de secours et d'un moyen d'évacuation, pendant des heures, allongé sur la route en agonisant jusqu'à ce qu'il ait rendu l'âme. L'autre accident, qui s'est produit, le mois dernier, dans le même endroit, aurait pu tourner au drame n'était l'intervention de la Protection civile de Bordj Menaïel, une commune sise à une dizaine de kilomètres de Naciria. Un autre cas à signaler, c'est celui de la fillette de 11 ans qui a failli être tuée, au début de la rentrée scolaire par un véhicule qui l'a mortellement blessée, à quelques mètres de l'établissement qu'elle venait de rejoindre pour la première fois. Celle-ci avait eu la chance d'être évacuée par un particulier. En outre, l'exemple dramatique le plus édifiant est celui de l'attentat kamikaze de janvier 2008, perpétré contre le commissariat, au centre-ville. Ainsi, plusieurs victimes auraient pu être sauvées, après l'attentat qui a secoué toute la ville, si la commune disposait d'une subdivision de la Protection civile et d'une ambulance. Des blessés étendus sur le sol ont dû attendre longtemps l'arrivée des secours qui venaient des communes avoisinantes. Il y a en outre les incendies ravageurs, que connaît la région chaque été et qui menacent dans la plupart des cas la vie de plusieurs habitants, notamment dans les régions rurales, où il y a de vastes superficies de forêts. Le feu n'est généralement éteint que grâce aux moyens dérisoires des particuliers. « Les secours qui viennent des régions voisines arrivent souvent en retard. A chaque fois qu'il y a un accident ou une catastrophe, les gens n'ont qu'à retrousser leurs manches pour l'affronter. Nous ne sommes secourus par personne, nous sommes souvent livrés à nous-mêmes », déplorent les habitants de l'un des villages isolés de la commune.