Pour le responsable du HCR (Haut-Commissariat aux réfugiés), Hamdi Boukhari, les migrants nigériens ne relèvent pas du ressort de l'organisme onusien qu'il chapeaute à Alger. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, il revient sur l'éventuelle révision des procédures des demandes d'asile, qui, selon lui, devraient inclure les personnes qui fuient les situations de misère extrême. – Vous avez déclaré que les migrants nigériens ne relèvent pas du ressort du HCR, mais que vous aviez pris part à cette opération de rapatriement pour identifier les personnes ayant besoin d'une protection internationale. Pouvez-vous être plus explicite ? J'ai clairement expliqué que ma participation à cette opération de rapatriement a été décidée pour deux raisons. D'abord pour apprécier les efforts de l'Algérie dans la réussite de cette opération humanitaire destinée à des personnes vulnérables ayant besoin d'une assistance et d'être identifiées par les autorités compétentes et le HCR afin qu'elles bénéficient d'une aide et pourquoi pas d'un statut de réfugié, si elles répondent aux critères d'une protection internationale. – Voulez-vous dire que les migrants économiques peuvent aussi bénéficier d'une protection internationale ? La réflexion est en cours. Il ne s'agit pas de faire bénéficier les migrants économiques d'une telle protection, mais d'identifier les personnes qui méritent d'être protégées ; celles qui ont fui la misère et qui ne peuvent plus revenir dans leur pays. Nous pensons que parmi les migrants nigériens, il doit y avoir des personnes qui ouvrent droit à l'asile. Une identification est nécessaire pour faire le tri... – Quelques ONG internationale ont évoqué des difficultés du HCR à accéder aux migrants irréguliers. Est-ce le cas ? C'est faux. Aucun conflit ne nous oppose aux autorités algériennes et nous n'avons jamais eu de problème d'accès aux populations qui demandent le statut de réfugié en Algérie. Entre le HCR et l'Algérie, il y a une grande coopération et une fluidité de la communication sur le dossier des réfugiés... – Que pensez-vous des accusations de mauvais traitement des migrants portées contre l'Algérie par certaines ONG internationales ? Les campagnes médiatiques nous importent peu, puisque nous travaillons directement avec l'Etat algérien. Nos remarques et propositions sont faites directement aux instances gouvernementales. Les rapports qui accablent l'Algérie n'engagent que leurs auteurs. Notre rôle en Algérie est d'accompagner les autorités pour mieux traiter ce dossier complexe. Nous avons une coopération à tous les niveaux, parce que le phénomène de migration est transfrontalier et aucun pays au monde ne peut le gérer seul. Il faut des efforts en matière de coopération internationale et une solidarité active entre les Etats directement concernés. Nous sommes engagés dans le pacte mondial pour mobiliser les efforts internationaux de partenariat et des pays d'accueil autour de la lutte contre ce fléau.