Vous avez démontré qu'au-delà de la colonisation, il existait une France de la liberté et des droits de l'homme », a souligné Meziane Cherif, ancien ministre, consul général de Paris en remettant une médaille de reconnaissance de l'Algérie à un groupe de Français parmi ceux, nombreux qui ont pris fait et cause pour l'indépendance nationale, qui se sont engagés aux côtés des Algériens pour défendre des valeurs de dignité et de liberté humaines. Il s'agissait de Mmes Béatrix Andrade Nicod, Paule Bolo, Hélène Cuénat, de l'abbé Robert Davezies, de MM. Adolfo Kaminsky, Rolonde Mingasson, Jean-Claude Paupert, Jean-Jacques Porchez, membres du réseau Janson et des avocats Jean-Jacques de Felice et Michel Zafarian. « J'ai été chargé par le président Bouteflika de vous remettre cette décoration », a dit Meziane Cherif à chacun des distingués. La cérémonie s'est déroulée samedi soir au Centre culturel algérien Désignant Michel Zafarian, le consul général a eu ces mots : « C'était mon avocat, dirigé par Me Oussedik (présent dans la salle), ils ont tout fait pendant deux mois pour nous éviter la guillotine. » Puis donnant l'accolade à l'abbé Davezies : « J'étais hébergé dans son église pendant deux mois. » « Je sais qu'au fond de leur cœur, ils sont tous Algériens. » L'émotion était tangible chez ceux à qui venait d'être exprimée la gratitude de l'Algérie et de leurs amis algériens. « Ma vie s'est structurée autour de l'Algérie », nous dit Hélène Cuénat (les lecteurs d'El Watan pourront lire son témoignage dans le dossier que notre journal a consacré au 50e anniversaire du 1er Novembre 1954). Beatrix Andrade Nicod, une des plus jeunes du réseau Janson a été recrutée par le père Davezies, elle avait 22 ans. L'abbé Davezies trouve « très bien cette manifestation qui, une fois de plus, relie les insoumis, les déserteurs, les membres des réseaux et tous ceux qui se sont soulevés en novembre 1954. Ils nous sont plus proches que les Français eux-mêmes. Je me sens un peu des leurs. J'ai commencé le 1er juin 1957 avec la Fédération de France du FLN. Il n'était pas possible de laisser à côté de soi un peuple exploité et opprimé par son propre peuple. Les Algériens n'étaient pas contre la France, ils s'étaient soulevés contre le système colonial ».