A travers le pays, 313 hectares ont été détruits par les flammes dans 26 incendies enregistrés entre le 6 et le 11 juillet, portant à 364 ha détruits depuis le 1er juin dernier. Tel est le dernier bilan établi par la Direction générale des forêts (DGF). Parmi les surfaces détruites par les feux durant la semaine écoulée, figurent «285 ha de forêt, 15 ha de maquis et 13 ha de broussailles, avec une moyenne de deux foyers par jour et une superficie de 5,68 ha/jour», selon la même source. Durant la même période de l'année 2017, il a été enregistré 550 foyers ayant parcouru une superficie totale de 2580 ha par foyer, dont 637 ha en forêt. Le dispositif de prévention et de lutte contre les incendies, mis en place depuis le 1er juin, sera maintenu jusqu'à la fin de la campagne (31 octobre prochain), eu égard aux risques persistants durant cette période, indique la DGF, appelant les citoyens, «à être vigilants et à contribuer au plan d'alerte et de prévention». On retrouve de nombreuses origines à cette situation. L'élimination des ordures, généralement par brûlage, est effectuée sans prendre les précautions nécessaires, et le risque d'incendie est grand, surtout en été et en présence du vent qui disperse les papiers et objets en plastique enflammés. Il y a aussi l'imprudence des fumeurs, qui jettent leurs mégots. D'innombrables bouteilles en verre, abandonnées aux abords ou en pleins massifs forestiers (ou oliveraies), peuvent jouer le rôle de lentille au soleil et présentent un risque potentiel de départ de feu. Cependant, cette cause reste possible, mais très controversée, ne pouvant pas justifier le nombre élevé d'ignitions. Les lignes électriques, en général mal entretenues, lorsqu'elles entrent en contact, par l'action du vent, peuvent provoquer des arcs électriques et mettre le feu à la végétation. Les températures élevées sont généralement à l'origine des feux de forêt, mais l'homme aussi a une grande part de responsabilité. «Ce sont en grande partie des agriculteurs ou des éleveurs qui campent sur des massifs forestiers et pratiquent le nettoyage des buissons en allumant des feux pour créer un parcours ou faire régénérer les pâturages», explique Abdelghani Boumessaoud de la Direction générale des forêts. Il y a aussi les dépôts sauvages de déchets et les décharges. La responsabilité de la lutte est déléguée à la Protection civile. L'administration forestière pour sa part est en charge des opérations de prévention et d'aménagement ainsi que, souvent, de la première intervention. La forêt algérienne est de type méditerranéen et donc très sensible aux incendies de forêt — vu que le réchauffement climatique de ces dernières années augmente de 0,75 degré par an —, elle est composée essentiellement de résineux et de chênes. Elle est aussi sensible au déficit hydrique. En 2017, il y a eu 53 000 hectares de végétation qui sont partis en fumée. Il a été enregistré une perte de 19 000 hectares de couvert végétal dans la wilaya d'El Tarf et 50% des wilayas de l'Est ont été touchée.