Près de 202 foyers de feu ont été enregistrés durant la période allant de la fin juillet au début août (29 juillet au 4 août), soit une moyenne de 29 foyers par jour, a annoncé la direction générale des forêt (DGF). Ces foyers d'incendie ont parcouru une superficie globale de 1327 ha, dont 889 ha en forêt, soit une moyenne de 8,57 ha par jour, ajoute la DGF dans un communiqué. Depuis le début de la campagne de prévention et de lutte contre les feux de forêt (1er juin au 4 août), il a été enregistré 889 foyers ayant parcouru une superficie totale de 6557 ha, dont 3209 ha en forêt, soit une moyenne de 14 foyers par jour et 7,37 ha par foyer, ajoute la DGF. Comparativement à la même période de l'année, il a été enregistré 1181 foyers ayant parcouru une superficie totale de 13 296 ha (11,25 ha/foyer). Ce recul de 50,60% est attribué principalement à l'efficacité du dispositif mis en place par cette direction, notamment la vigilance des populations et à la rapidité des interventions, estime la DGF. Cependant, il ne s'agit pas de baisser la garde. Les services de la Protection civile de la wilaya d'Alger ont, par ailleurs, maîtrisé 24 feux de broussailles. Malgré l'effet du changement climatique et celui de la sécheresse qui favorisent les incendies de forêt, l'intervention anthropique reste la principale cause. Selon les statistiques, dans 90% des cas, les humains sont les premiers responsables de ces feux. Contrairement aux autres parties du monde, où un certain nombre de feux est d'origine naturelle, le bassin méditerranéen se caractérise par la prédominance d'incendies provoqués exclusivement par l'homme. Les facteurs directs favorisant les feux de forêt sont connus depuis longtemps : leur transformation en champs cultivables, incendies d'origine criminelle ou accidentelle, feux pour brûler les détritus, matériaux et produits rapidement inflammables et pratiques domestiques. Une étincelle peut venir d'un feu de camp allumé par des vacanciers ou d'un simple mégot jeté négligemment par terre ou par la vitre de la voiture. Parmi les autres causes, citons la fréquentation accrue en forêt, l'urbanisation galopante et les imprudences. La prévention et la lutte doivent impliquer en premier lieu les riverains à proximité des espaces boisés. Investir dans l'information et la formation en matière de lutte contre les incendies de forêt réduira aussi bien le nombre de ces incendies que les coûts de leur extinction. Aussi longtemps que les populations ne réaliseront pas le danger qu'il y a à allumer un feu en pleine forêt sans prendre de précautions, surtout en période estivale, les feux vont continuer à dévorer chaque année des grands espaces de plus en plus importants. Une politique efficace de prévention repose sur trois actions principales : sensibilisation de la population aux risques d'éclosion et de destruction par le feu de la végétation, surveillance de la forêt pour détecter les départs de feu et intervenir assez tôt pour limiter les dégâts, et l'équipement, l'aménagement et l'entretien de l'espace rural et forestier. En 2005, 27 000 ha ont été ravagés par le feu, dont 12 ha de forêt et le reste c'est du maquis. Mohamed S. Mellouhi, directeur général des forêts, a précisé néanmoins dans un entretien accordé il y a quelques mois à El Watan : « Nous avons constaté que 60% à 80% des forêts brûlées ont été récupérés. Nous pouvons dire que la superficie des forêts détruites complètement représente 2000 ha/an. »