L'an dernier, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a annoncé que «la capitale du théâtre algérien sera très prochainement dotée d'un musée dédié au quatrième art algérien. Ce sera une première en Algérie !» Mais à ce jour, force est d'admettre qu'il n'en est rien : la ville attend toujours de voir le projet se réaliser. En effet, après cette déclaration qui a été saluée par les habitants de Mostaganem, le directeur de la culture de Mostaganem d'alors, Abdelhalim Koudid, nous avait même informé du lieu qui abritera ledit projet. «Le musée du théâtre sera installé à l'ancienne Ecole des beaux-arts, une fois restaurée». Depuis, Mostaganem a vu l'arrivée d'un nouveau responsable, en l'occurrence M. Sahnoun. Ce dernier, extrêmement critiqué par la famille artistique de la ville pour la baisse des activités culturelles et son travail quasi absent sur le terrain, ne semble pas vouloir contredire ses détracteurs en activant à la mise en place d'un lieu de préservation du riche patrimoine théâtral algérien. Karim, propriétaire d'une agence de voyages, nous explique combien de tels projets pourraient être une aubaine pour le tourisme culturel en Algérie en général et particulièrement à Mostaganem. «Nous avons le Festival national de théâtre amateur de Mostaganem qui se déroule en juillet, en saison haute. Cependant, pour attirer une certaine clientèle bien précise, il faut que l'offre soit riche en activités culturelles avec un circuit attrayant. Le musée pourrait, en effet, nous aider à lancer des séjours culturels, où les touristes seraient invités à visiter une ville qui respire vraiment le théâtre», explique-t-il. Salim, médiateur culturel, trouve que la culture des musées a été «pervertie pour des raisons politiques» chez les jeunes générations par un patriotisme exagéré et une monotonie dans ces lieux de sauvegarde du patrimoine. «En Algérie, qui dit musée dit musée du moudjahid. Cela est bien de pérenniser notre patrimoine historique, mais, un musée, ce n'est pas que cela et les musées dédiés à la culture n'en sont pas moins intéressants. Car, c'est en programmant des visites pour les collégiens en de tels endroits qu'on sème la culture dans la société», dit-il. Et d'enchaîner : «Le touriste est curieux de tout savoir. Vous lui dites que vous avez un festival qui a plus de cinquante ans d'âge, que Kaki est un dramaturge primé à l'international, mais ça reste du blabla. Le musée en revanche peut raconter subtilement la richesse d'un patrimoine». Rappelons que les travaux de restauration de ladite résidence ont été achevés et que le musée aurait pu être inauguré à l'occasion de la 5e édition du FNTA. A noter que le musée dédié au quatrième art algérien serait une première du genre, où les chercheurs en théâtre pourraient trouver à leur disposition costumes, masques, décors, textes, photos et prix du riche parcours théâtral algérien.