L'investissement dans les domaines industriels liés au programme national d'efficacité énergétique reste très timide, a déploré hier le directeur général de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue), Mohamed Salah Bouzriba. Dans un entretien qu'il a accordé à l'APS, le premier responsable de l'Aprue a ainsi affirmé que la filière de fabrication des produits et équipements relevant de l'efficacité énergétique demeure encore embryonnaire en Algérie où, a-t-il précisé, «une quinzaine d'industriels seulement ont opté, jusqu'à maintenant, pour ces créneaux». Malheureusement, a-t-il regretté, «il n'y a pas encore d'afflux des industriels locaux pour le programme national d'efficacité énergétique». Selon lui, les rares investissements engagés dans cette filière portent essentiellement sur la fabrication des ouvrants (fenêtres, portes isolantes), des lampes domestiques à faible consommation (LED) et la transformation du liège qui est une composante essentielle à la fabrication des isolants thermiques. Parmi les principaux obstacles entravant l'investissement dans les industries de rationalisation de l'énergie, le problème de l'accès aux financements bancaires est évoqué en tout premier lieu. A cet égard, M. Bouzriba a souligné que face à cette difficulté, l'Aprue envisage notamment d'axer son action sur les modalités de garantie des crédits bancaires à travers le Fonds national pour la maîtrise de l'énergie et pour les énergies renouvelables et de la cogénération (Fnmerc). Il est ainsi question, a-t-il expliqué, d'une proposition à soumettre au ministère de l'Energie afin de «capter l'intérêt des banques» pour cette filière porteuse. Ceci étant, a-t-il tempéré, «quand bien même l'Etat a mis beaucoup d'argent en 2017 et 2018, cela reste limité». Ce pourquoi, a-t-il dit, «nous optons pour le cofinancement». Initiés en 2015, les programmes nationaux de développement des énergies renouvelables et de la promotion de l'efficacité énergétique ont pour finalité de favoriser une utilisation rationnelle de l'énergie à travers le recours aux formes d'énergie les mieux adaptées aux différents usages, ce qui suppose à la fois la modification des comportements et l'amélioration des équipements. Dans la pratique, explique M. Bouzriba, cela consiste principalement à améliorer l'isolation thermique des bâtiments, développer les chauffe-eau solaires, généraliser l'utilisation des lampes à basse consommation (LED), substituer la totalité du parc de lampes à mercure par des lampes à sodium, fabriquer les panneaux solaires et promouvoir le GPL/C et le GN/C. Dans cet ordre d'idées, le directeur général de l'Aprue a rappelé que le programme national d'efficacité énergétique s'est fixé comme objectif de distribuer quelque 7 millions de LED au titre de l'année en cours. A cet effet, il n'a pas manqué d'insister sur la nécessité d'accorder davantage de facilitations pour encourager les investisseurs à se lancer dans ce créneau, tant en partenariat qu'à travers d'autres modes d'investissement. De même, il a exhorté les industriels à s'engager également dans la fabrication des chauffe-eau solaires et des isolants thermiques. S'agissant enfin des kits pour la conversion des véhicules au gaz de pétrole liquéfié-carburant (GPL/C), M. Bouzriba a notamment fait savoir que cet équipement est jusque-là importé et que seuls les réservoirs sont fabriqués en Algérie. Au titre du programme national de promotion du GPL/C, pas moins de 500 000 véhicules, a-t-il avancé, doivent être convertis à l'horizon 2021, devant permettre ainsi un gain de consommation de l'essence de 1,82 million de tonnes sur la période 2018-2021, et de 8,8 millions de tonnes sur la période 2018-2030. Ceci, a-t-il noté en définitive, suppose le développement d'une industrie locale de production d'équipements et d'appareillages pour le GPL/C.