Après huit années passées à la Maison-Blanche, le président américain, George W. Bush, s'apprête à passer le relais à son successeur, le démocrate Barack Obama, qu'il a félicité une nouvelle fois, de la même manière qu'il l'avait fait ce fameux soir du 4 novembre dernier, date à laquelle s'était tenue l'élection présidentielle. En attendant mardi, jour de l'investiture, et date à laquelle il doit remettre les clés de la Maison-Blanche, George Bush a adressé, jeudi, aux Américains un message d'adieu reflétant les réalités du moment : la « fierté » devant l'avènement historique du premier président noir, mais aussi la gravité de la crise économique et la persistance de la menace terroriste, sans apparemment en tirer la moindre conséquence, même si, quelque part, l'une et l'autre sont liées. C'est sa politique qui a entraîné la chute des républicains, et bloqué l'élection d'un républicain. Mais cela ne saurait diminuer l'accueil fait par l'Amérique au candidat Obama, le premier Noir à diriger la puissante Amérique. M. Bush transmet la présidence de la première puissance mondiale à Barack Obama mardi et, ce jour-là, « sur les marches du Capitole se tiendra un homme dont l'histoire reflète la promesse immuable qu'offre notre pays. Ce sera un moment d'espoir et de fierté pour notre pays tout entier », a dit le Président sortant dans une dernière allocution à l'adresse de ses compatriotes. « Et je me joins à tous les Américains pour présenter mes meilleurs vœux de réussite au président élu, M. Obama, à sa femme Michelle et à leurs deux magnifiques filles », a-t-il déclaré. M. Bush avait déjà salué à plusieurs reprises le caractère « historique » de l'accession, pour la première fois, d'un Noir à la fonction suprême. Son ultime message solennel aux Américains a été l'occasion d'exalter la « vitalité de la démocratie américaine », mais aussi la force de caractère des Américains dans les moments difficiles. Il a aussi plaidé pour son bilan, même si son administration a souligné que l'heure n'était plus à la défense de huit années de présidence controversée et qu'il appartenait à présent à l'histoire de juger. M. Bush, dont ce devait être aussi la dernière apparition publique significative avant mardi, a aussi laissé quelques recommandations : « J'ai connu des revers, comme tous ceux qui ont exercé ces fonctions avant moi. Il y a des choses que je ferais différemment si j'en avais la possibilité. » Mais il a redit combien les attentats du 11 septembre 2001 avaient changé le cours de sa présidence. Il a jugé « légitime de débattre de beaucoup (des) décisions » qu'il a prises dans le combat contre le terrorisme. « Mais il n'y a pas beaucoup de débats à avoir quant aux résultats. » M. Bush a évoqué ce qu'il considère comme les grandes réussites de sa présidence, en dehors de la défense du pays : une réforme scolaire, des mesures pour la couverture santé des personnes âgées ou des déductions fiscales. Son administration a aussi pris des mesures « résolues » face à ce qui est devenu l'une des pires récessions depuis des décennies. « Les temps sont très difficiles pour les familles qui travaillent dur, mais le tribut à payer serait bien plus lourd si nous n'avions pas agi », a-t-il déclaré. Il a aussi prévenu que « la plus grave menace pesant sur nos compatriotes reste celle d'un nouvel attentat terroriste ». « Nous devons rester déterminés. Nous ne devons jamais baisser la garde. » En même temps, « nous devons continuer à dialoguer avec le monde », a-t-il dit. « Nous devons rejeter l'isolationnisme et son corollaire, le protectionnisme », a-t-il ajouté. C'est ce qui est demandé du reste à l'Amérique qu'Obama s'apprête à diriger, mais avec moins sinon sans unilatéralisme et un rôle qui soit à la dimension de l'Amérique. Autrement dit, repenser son rôle qui est de préserver la paix et la justice.