Des écoliers qui tremblent de froid et aucune autorité ne semble s'en soucier. Ce constat n'est pas fait dans une école d'une quelconque contrée de cet autre « pays » que certains s'efforcent, à tort, d'appeler l'Algérie profonde, mais c'est à Alger même, la capitale du pays. Dans cette « Algérie heureuse », cette situation que l'on croyait révolue est toujours là, rappelant, à beaucoup, la bêtise « assumée » des gestionnaires auxquels échoit la responsabilité d'entretenir les établissements scolaires et de les munir de chauffage. Les responsables sont tout indiqués : les élus locaux bien sûr, mais aussi et surtout les services du ministère de l'Education dont le premier « responsable », M. Benbouzid, qui s'était exprimé sur le sujet et avait promis des milliards. Mais depuis cet énième speech, rien n'a changé. Des écoles sont toujours sans chauffage et les élèves et leurs enseignants se débrouillent comme ils peuvent. Les cours sont devenus, pour tous, une épreuve de plus dans un pays qui produit du gaz et se targue d'en être l'un des plus grands exportateurs. Les élus locaux participent, pour leur part, à chaque occasion à ce concert étourdissant de satisfecit. D'ailleurs, Ils ne manqueront jamais de rappeler que les « réseaux sont installés et que tout est entretenu par leurs services, en prévision de la rentrée scolaire ». Il reste que la réalité de nos établissements scolaires est tout autre. Les écoles intra-muros souffrent autant que celles de la périphérie, abandonnée par des élus locaux qui ont d'autres préoccupations. Les élèves ne sont pas encore des électeurs et l'effort des administrations envers ces structures n'est pas, tout compte fait, productif. Les élus de l'APW ont organisé, dernièrement, une session pour débattre du dossier de l'éducation. Les gesticulations des élus de l'Assemblée peuvent-ils les dispenser d'un effort réel pour changer la situation dans les écoles ? Le constat est encore plus désolant lors des grands froids. Les vitres sont brisées et le mobilier peut aisément prendre place dans des musées que le ministère de la Culture, autre département budgétivore, mettrait en place. Tout cela dans l'indifférence des autorités. Les responsables des écoles, s'il s'en trouve toujours, expliquent cette situation par « ce budget qui ne suffit plus ». Ecœurante rengaine des directeurs qui ne semblent pas trop se soucier des élèves, pourtant sous leurs responsabilités. Les associations de parents d'élèves ne réagissent qu'à l'occasion. Dans leurs rangs, se trouvent réunis des groupes qui n'agissent que pour leurs intérêts mesquins, pas pour ceux des enfants dont la situation rappelle celle de Omar, personnage de Dar-Sbitar, La Grande Maison, œuvre majeure de Mohamed Dib. Les petits Omar de l'Algérie de 2009 sont toujours dans le même désarroi. Autre période, peut-on nous rétorquer, mais même situation désolante.