Les enfants sont constamment confrontés au danger à la sortie des classes. Alors que le Congrès mondial de la prévention des accidents de la circulation de Luxembourg et ceux qui ont suivi préconisent la construction des écoles dans des impasses, en Algérie, certains établissements scolaires sont traversés par des routes à grande circulation. Les enfants sont constamment confrontés au danger devant les portes de leurs classes. Comme dans la majorité des écoles algériennes, les élèves dans la wilaya de Tizi Ouzou entrent et sortent des écoles avec le risque d'être percutés par un véhicule de passage. Il n'est pas nécessaire de fournir un grand nombre d'exemples, tellement le phénomène est quasi général. Aucune commune sur le territoire national en général, et dans la wilaya de Tizi Ouzou en particulier, n'est épargnée de ces constructions qui font fi des normes internationales. Ce n'est hélas, que ces dernières années que les responsables ont commencé à s'intéresser à la prévention des accidents de la circulation devant les écoles. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, comme sur tout le territoire national, les enfants victimes de chauffards sont très nombreux. Pour ne citer que la commune de Boudjima, située au nord de la wilaya, ce sont toutes les écoles primaires qui sont coupées de chemins à dense circulation, au milieu de la cour de récréation. Le CEM Challal situé au chef-lieu est réputé comme représentant un danger potentiel pour la vie des enfants. Le chemin de wilaya qui relie cette commune de Tizi Ouzou, passe en plein milieu de la cour. A Agouni-Oufekous, les écoliers doivent traverser le même chemin pour aller à la cantine. Ainsi, face à ce danger qui guette constamment les écoliers, les autorités mettent en place des solutions de colmatage. Ainsi, dans le but de rassurer les parents, les responsables locaux et en l'absence de politique nationale rigoureuse en la matière, érigent des dos-d'âne, de la manière la plus anarchique, qui portent préjudice aux matériels et aux infrastructures routières. A Tadmaït, les parents n'ont pas cessé, des années durant, de réclamer des passerelles qui éviteraient à leurs enfants une mort certaine. Des écoles sont traversées par une autoroute qui relie cette commune et toute la région à la capitale, Alger. Dans la ville de Boghni, l'école de jeunes filles ouvre sur la grande rue. De son côté, l'entrée du lycée Zamoum se trouve aux abords d'une route à grande circulation. Par ailleurs, la wilaya de Tizi Ouzou ne constitue pas une exception mais le danger guette, tel l'épée de Damoclès, sur la tête de tous les enfants algériens. Si, au niveau international, la prévention routière et la protection des écoliers ont contraint les experts à préconiser la construction des écoles dans des impasses, il n'en est pas de même en Algérie. Dans notre pays, les accidents de la circulation ont fait, en 2007, 4177 victimes et plus encore de handicapés. Les experts, avant de passer à la prévention et à la dissuasion juridique, préconisent plutôt la concertation et la coordination entre les différents intervenants dans le contexte. Le système judiciaire, qui devrait s'adapter aux normes internationales actuelles, devrait s'appuyer sur des recherches fournies suivant les standards conventionnels. De leur côté, les spécialistes de l'aménagement du territoire ne devraient plus ignorer les plans à long terme des services de la direction des travaux publics en charge des infrastructures routières. Ainsi donc, avant d'intégrer les standards internationaux, c'est toute l'infrastructure routière et la gestion du parc automobile qui devront s'inscrire dans des visions à long terme. Mais, en l'absence de ces deux conditions, c'est la vie des écoliers algériens qui reste à la merci des chauffards.