L'émissaire de l'Organisation des Nations unies (ONU) pour le Sahara occidental, Horst Kohler, fera demain un briefing au Conseil de sécurité sur sa dernière tournée régionale visant à relancer les négociations entre le Front Polisario et le Maroc, à l'arrêt depuis 2012, a rapporté hier l'APS. Il devrait informer le Conseil de sécurité de «ses récentes activités» menées dans le cadre du processus onusien, précise l'agenda prévisionnel du Conseil de sécurité pour le mois d'août. La réunion se tiendra à huis clos. Il s'agit du deuxième briefing de Horst Kohler depuis sa nomination comme envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental et qui intervient également moins de deux mois après sa tournée dans la région, où il a eu des discussions avec les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc et les deux pays observateurs, la Mauritanie et l'Algérie. Au cours de son premier briefing tenu en mars dernier, l'émissaire onusien a défini avec clarté son mandat en tant qu'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU qui consiste à «trouver une voie pour l'avenir» sur la base d'une solution garantissant l'autodétermination du peuple sahraoui. L'émissaire onusien a expliqué, lors de cette réunion d'information, sa vision du processus de paix et a précisé que son objectif consiste à relancer les négociations directes entre les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, dans le courant de l'année 2018. «C'est ainsi que la résolution 2351 le précise, et nous n'avons pas besoin d'une nouvelle terminologie, mais d'une volonté de remplir ce langage de sens et de le suivre par l'action», a-t-il alors déclaré, rejetant les conditions du Maroc qui refuse de revenir à la table des négociations que si son plan d'autonomie est mis comme seule option pour le règlement du conflit. La dernière fois où le Front Polisario et le Maroc se sont installés à la même table de négociations remonte à mars 2012 à Manhasset aux Etats-Unis. Depuis, le processus de paix lancé par l'ONU se trouve dans l'impasse en raison des entraves dressées par le Maroc pour empêcher le règlement du conflit sur la base des principes de la légitimité internationale qui garantissent le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Mis au pied du mur, le Maroc est, cependant, tenu de reprendre sans tarder les négociations. En avril, le Conseil de sécurité s'est fixé rendez-vous en octobre prochain pour évaluer l'avancée du processus, mettant le cap sur une nouvelle démarche visant à ramener les parties au conflit à la table des négociations dans un délai de six mois. Les Etats-Unis, initiateurs des résolutions sur le Sahara occidental, ont déclaré, juste après l'adoption de la résolution prorogeant le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), qu'ils s'attendaient à une reprise des pourparlers d'ici à octobre. La nouvelle démarche met directement le Maroc devant ses responsabilités. Ayant entravé le travail de deux émissaires onusiens, le Maroc compte chercher des prétextes pour ne pas reprendre les négociations. R. I.