La première phase des nouvelles sanctions américaines contre l'Iran est entrée en vigueur aujourd'hui. Mesures répressives prises après le retrait, en mai, de Washington de l'accord international sur le nucléaire iranien de juillet 2015. La veille, en route vers Washington après avoir participé à un forum sur la sécurité à Singapour, le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a indiqué que les Etats-Unis «feront respecter les sanctions», rapporte l'APS. La première vague des nouvelles sanctions américaines consiste en des blocages sur les transactions financières et les importations de matières premières, ainsi que des sanctions sur les achats dans le secteur automobile et l'aviation commerciale. Une seconde phase de sanctions sera effective en novembre. Elle touchera le secteur pétrolier et gazier et la banque centrale. En réaction aux propos de son homologue américain, le chef de la diplomatie iranienne a déclaré que Riyad, Washington et Israël sont «isolés» dans leur opposition à la République islamique. «Aujourd'hui, le monde entier a déclaré qu'il n'était plus en phase avec la politique américaine contre l'Iran», a indiqué Mohammad Javad Zarif dans un discours, cité par l'agence de presse semi-officielle Isna. De son côté, l'Union européenne (UE) a regretté le rétablissement des sanctions et confirmé sa «détermination à protéger les opérateurs économiques européens engagés dans des affaires légitimes avec l'Iran». Après le retrait unilatéral américain de l'accord, signé en 2015 à Vienne, entre Téhéran et les grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France ainsi que l'Allemagne), jugé laxiste, Washington a décidé de mettre Téhéran sous une «pression maximale», diplomatique et économique. La semaine dernière, le président américain, Donald Trump, a déclaré être prêt à rencontrer les dirigeants iraniens «quand ils veulent», après un échange de mots belliqueux avec son homologue iranien, Hassan Rohani. «L'Iran et son économie, vont très mal et cela va vite. Qu'il y ait une réunion ou pas importe peu. C'est à eux de voir», a tweeté Donald Trump samedi. Son conseiller à la Sécurité nationale, John Bolton, a par le passé plaidé en faveur d'un changement de régime. Conséquences néfastes Les sanctions décrétées par l'administration américaine pourraient avoir des conséquences désastreuses sur l'économie iranienne et la monnaie nationale. En avril, les autorités ont établi un taux officiel fixe de 42 000 rials pour un dollar, tout en menaçant de poursuites les cambistes du marché parallèle qui appliqueraient un taux différent. Hier, la monnaie locale s'est redressée et s'échangeait à 95 500 rials pour un dollar, contre 119 000 pour un dollar, la semaine dernière, son cours le plus bas. Ces derniers jours, des manifestations rassemblant des centaines de personnes ont eu lieu dans plusieurs grandes villes, comme Chiraz au sud, Ahvaz (sud-ouest), Machhad (nord-est). Elles traduisent le mécontentement face à la situation économique détériorée et au manque d'eau causé par la sécheresse. Dans ce climat de tension, le porte-parole de l'autorité judiciaire, Gholam-Hossein Mohseni Ejeie, a annoncé dimanche, à la radio-télévision d'Etat IRIB, l'arrestation du vice-gouverneur et chef du département des changes de la Banque centrale d'Iran, Ahmad Araghchi, avec d'autres responsables ainsi que quatre cambistes accusés de spéculation.