Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a exclu samedi une éventuelle rencontre entre Iraniens et Américains après le rétablissement des sanctions par les Etats-Unis contre Téhéran, ont rapporté des médias. C'est la première fois que l'Iran rejette de manière aussi explicite une offre de dialogue proposée par le Président américain Donald Trump. "Non, il n'y aura pas de rencontre", a répondu Mohammad Javad Zarif, interrogé par l'agence de presse iranienne Tasnim, sur une possible rencontre avec le secrétaire d'Etat Mike Pompeo ou avec des responsables américains en marge de la prochaine assemblée générale de l'ONU en septembre prochain, et dans laquelle, les dirigeants des deux pays prendront part. "Sur la récente proposition de Trump (sur des discussions), notre position officielle a été annoncée par le Président et par nous. Les Américains ne sont pas honnêtes et leur addiction aux sanctions ne permet aucune forme de négociation", a-t-il ajouté. Le 8 mai dernier, le Président américain a annoncé que son pays se retirait de l'accord signé en 2015 entre des grandes puissances et l'Iran, qui avait alors accepté de brider son programme nucléaire en échange de la levée d'une partie des sanctions internationales. Les Etats-Unis ont ainsi décidé de rétablir leurs sanctions visant l'Iran ainsi que les entreprises ayant des liens avec Téhéran qui ont jusqu'à 180 jours pour se retirer du pays. Lundi, le Président Trump a signé un décret réinstaurant un certain nombre de sanctions à l'encontre de l'Iran, en affirmant chercher à imposer une "pression économique maximale" sur la République islamique. Les Etats-Unis cherchent à «intimider» la Turquie Par ailleurs, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, est intervenu hier dans la querelle grandissante entre la Turquie et les Etats-Unis, accusant Washington d'avoir "une addiction aux sanctions et à l'intimidation". "La jubilation éprouvée (par le Président américain Donald Trump) en imposant des difficultés économiques à la Turquie, son allié de l'OTAN, est honteuse", a écrit le chef de la diplomatie iranienne sur Twitter. "Les Etats-Unis doivent apprendre à maîtriser leur addiction aux sanctions et à l'intimidation ou le monde entier se réunira et, au-delà des condamnations verbales, les y forcera". "Nous avons déjà soutenu nos voisins auparavant, et nous continuerons à les soutenir aujourd'hui", a-t-il ajouté. Donald Trump a annoncé vendredi une forte augmentation des taxes à l'importation sur l'acier et l'aluminium turcs, au moment où Washington et Ankara sont embourbés dans une grave crise diplomatique au sujet d'un pasteur américain, Andrew Brunson, détenu en Turquie. Ces tensions ont provoqué la chute de la livre turque, enregistrant vendredi une baisse de 16% sur la journée, son plus bas historique. La monnaie glisse "rapidement vers le bas par rapport à notre dollar très fort !", a réagi Donald Trump sur Twitter. L'Iran a également subi une chute vertigineuse de sa monnaie cette année, le rial ayant perdu plus de la moitié de sa valeur par rapport au dollar depuis avril du fait notamment du rétablissement des sanctions américaines sur Téhéran après le retrait des Etats-Unis de l'accord nucléaire signé en 2015.