Le mouvement Mouwatana (citoyenneté) dénonce la « campagne anticipée » lancée par les partis au pouvoir, pour permettre au président Bouteflika de briguer un 5e mandat à la tête du pays. « Le gouvernement et les partis clients du pouvoir sont entrés, de leur propre aveu, en campagne anticipée pour le cinquième mandat en violation flagrante des lois républicaines et de la morale tout court », a dénoncé Mouwatana dans un communiqué rendu public à l'issue de la réunion de son instance de coordination, tenue jeudi au siège de Jil Djadid à Alger. Les appels et les actions lancés par les PFLN, RND, TAJ et autres organisations, pour imposer le cinquième mandat sont « des comportements peu honorables », selon Mouwatana. Le mouvement rappelle que « l'utilisation illégale et abusive des moyens de l'Etat, (siège du gouvernement, université, moyens humains et politiques etc...), qui dans un Etat de droit et avec une justice digne de ce nom, aurait donné matière à poursuites pour actes délictueux ». Le climat politique prévalant en Algérie est semblable à celui d'un « coup d'Etat rompant », estime la même source qui qualifié le président Bouteflika, sans le nommer, d'« otage consentant ». « Dans ce climat général d'un coup d'Etat rampant opéré par une clique utilisant comme otage consentant un homme qui a trahi le serment constitutionnel en profitant d'une démission générale des institutions pourtant impliquées dans le maintien de ce régime en dérive mafieuse, les Algériens sont en droit de réagir et de refuser l'humiliation qui leur est imposée (...)», lit-on dans le communiqué diffusé aujourd'hui vendredi. Les initiateurs de Mouwatana, mouvement qui regroupe plusieurs partis et personnalités dont Jil Djadid, Ahmed Benbitour, Yasmina khadra..., avaient adressé, en juin dernier, une lettre ouverte au président Bouteflika pour lui demander de ne pas se représenter lors des élections présidentielles de 2019.