"Le pouvoir et ses soutiens auront à assumer les conséquences de toute réaction populaire dont les prémisses se multiplient", avertit le mouvement. Les appels incessants au chef de l'Etat pour briguer un nouveau mandat présidentiel est en "violation flagrante des lois républicaines et de la morale tout court", estiment les animateurs du mouvement Mouwatana dans un communiqué sanctionnant les travaux de la réunion de son instance de Coordination qui s'est réunie mercredi dernier. Pour ces animateurs, cette réunion s'est tenue "dans un contexte politique marqué par la volonté du régime à imposer la présidence à vie de M. Bouteflika en faisant fi des dispositions de la Constitution, qui limite pourtant les mandats à deux, et de son état de santé invalidant", soulignant que "le gouvernement et les partis clients du pouvoir sont entrés, de leur propre aveu, en campagne anticipée pour le cinquième mandat". Qualifiant ces comportements de "peu honorables", Mouwatana considère qu'ils sont "aggravés par l'utilisation illégale et abusive des moyens de l'Etat (siège du gouvernement, université, moyens humains et politiques, etc.)". Pour ce mouvement, dans un Etat de droit et avec une justice digne de ce nom, l'utilisation des moyens de l'Etat pour ce genre d'opération "aurait donné matière à poursuites pour actes délictueux". "Dans ce climat général d'un coup d'Etat rampant opéré par une clique utilisant comme otage consentant un homme qui a trahi le serment constitutionnel en profitant d'une démission générale des institutions pourtant impliquées dans le maintien de ce régime en dérive mafieuse, les Algériens sont en droit de réagir et de refuser l'humiliation qui leur est imposée", a écrit Mouwatana, estimant que "le pouvoir et ses soutiens auront à assumer les conséquences de toute réaction populaire dont les prémisses se multiplient". Quant aux actions que ce mouvement compte engager pour s'opposer "à la présidence à vie", le communiqué souligne que le mouvement "prendra ses responsabilités et défendra de manière pacifique mais résolue l'honneur de ce pays". Interrogé à ce propos, Soufiane Djilali, chef de Jil Jadid et membre de Mouwatana, a expliqué que des actions "seront envisagées sous peu", sans donner plus de détails. "Nous ne resterons pas immobiles", a-t-il dit, précisant que les actions que le mouvement compte introduire sur le terrain "n'engageront que le mouvement Mouwatana en tant qu'initiateur", dans l'espoir, a ajouté M. Djilali, de "voir les citoyens adhérer à ces initiatives", car "cette question concerne tous les citoyens". "Ces actions seront faites pour que les citoyens prennent conscience du danger que représente ce régime", a encore souligné le chef de Jil Jadid, estimant que le pays "est squatté par un clan qui utilise un homme qui n'existe plus sur le plan politique et qui est invalide sur le plan physique pour défendre les intérêts d'un groupe, et non ceux du pays". Mohamed Mouloudj