Plusieurs membres du mouvement Mouwatana (citoyenneté) ont été interpelés, hier matin à Alger. Tentant d'organiser un sit-in contre le 5e mandat du président Bouteflika, qualifié de «coup d'Etat rampant» à la place des Martyrs, les leaders de cette instance, dont le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali, la porte-parole de l'instance de coordination du mouvement et président du parti UCP, Zoubida Assoul, et l'avocat Salah Dabouz, en ont été empêchés par la police. Munis de pancartes sur lesquelles sont inscrits des slogans hostiles à la campagne prématurée pour un mandat à vie du chef de l'Etat, menée par des partis proches du pouvoir, les animateurs de ce mouvement n'ont pas eu le temps d'expliquer leur démarche aux citoyens sur place. Des policiers en civil et en uniforme sont vite intervenus pour confisquer les pancartes, avant de procéder à l'interpellation des manifestants, dont certains, selon Habib Brahmia, membre du parti Jil Jadid, «ont été violentés et injuriés par la police». Ils ont été conduits au commissariat de La Casbah pour être interrogés avant d'être relâchés, près d'une heure plus tard. «Les policiers nous ont dit qu'ils ont agi sur ordre du wali d'Alger, mais ils n'ont montré aucun document», explique Me Salah Dabouz qui dénonce cette nouvelle atteinte au droit de manifestation Selon un communiqué du mouvement Mouwatana, cette action a pour but «d'exprimer le rejet de ce qui se prépare dans les coulisses en prévision de la prochaine présidentielle en violation de la Constitution et de la volonté du peuple algérien». «Lors du sit-in, des citoyens ont vite fait de se rassembler autour des animateurs de Mouwatana. Mais c'était sans compter sur la célérité avec laquelle les services de sécurité sont intervenus pour disperser les manifestants», explique le communiqué. Le mouvement dénonce «cette répression et cette interdiction». Le mouvement Mouwatana a, rappelons-le, rendu publique une déclaration, vendredi dernier, dans laquelle ils a menacé de recourir à des manifestations de rue contre le mandat à vie du chef de l'Etat.