Comme chaque saison oléicole, la daïra de M'Chedallah qui compte plus de 60 000 h, est confrontée au phénomène de chapardage d'olives qui prend une ampleur et une étendue à la mesure du chômage qui frappe des dizaines de milliers de jeunes victimes–ou non–de la déperdition scolaire qui fait des ravages. Le déclin du niveau de vie imputable au chômage et à la dégringolade du pouvoir d'achat laminé par une inflation qui ne dit pas son nom, semble constituer le concours de circonstances privilégiant la recrudescence du chapardage qui prend les allures d'un fléau qui a fait– bon gré mal gré–incursion dans cette région à vocation essentiellement oléicole. A M'Chedallah connue pour son incommensurable verger oléicole de renommée nationale, l'heure est au chapardage. A des exceptions près, il s'agit d'enfants et adolescents qui se livrent à cette besogne en quête d'argent de poche. Périlleuse opération parfois pour les bambins qui prennent le risque de se faire attraper en flagrant délit et en pleine intrusion dans des propriétés où ils se sont arrogés le droit d'accès et d'exploiter des oliviers à l'insu des propriétaires légitimes. Pour certains enfants, narguer tous les interdits relève du défi quotidien de recourir à un ultime moyen de gagner un peu d'argent nécessaire à la survie de leurs familles vivant dans le dénuement le plus total ou répondant à l'impératif de faire face aux dépenses liées à leur scolarité. La présence de plusieurs points de vente à ciel ouvert improvisés à proximité de la RN26 entre M'Chedallah et Toghza, en passant par Raffour et Chorfa, renseigne du business qui semble profiter autant aux chapardeurs qu'aux acheteurs qui se permettent même d'ériger une pancarte publicitaire à l'endroit des passants et des usagers de la route nationale. Sur ces panneaux publicitaires de fortune on peut se rendre compte sans aucun mal que l'on a affaire à un acheteur d'olives, lequel indique le tarif fixé cette année à 30 DA le kilo. Poussés par le besoin ou parfois même le plaisir de gagner 300 ou 400 DA par jour, les petits chapardeurs choisissent l'aventure, sans en mesurer les conséquences. Le cas d'un enfant, il y a quelques années, qui a terminé sa course folle noyé dans l'oued Sahel, au terme d'une poursuite par un propriétaire terrien, en est la parfaite illustration. Dans cette région, force est de constater enfin que le chapardage ouvre la voie, soit à de sérieux différents entre familles du même village ou de la même tribu, soit à des plaintes judiciaires qui débouchent sur des condamnations diverses par la justice.