Pour sa première sortie, la nouvelle association Amicale Sport et Fair-Play (ASFP), en collaboration avec Sport Events International, a été une totale réussite, tant sur le plan qualitatif que quantitatif, en organisant, ce week-end, à la salle de l'Ecole supérieure du tourisme (hôtel El Aurassi) Alger, une journée d'étude dont le thème était « Le sport : un jeu, une compétition, une formation ». Dans son allocution d'ouverture, Abdelmadjid Rezkane, président de cette association, a défini les objectifs de sa structure ASFP qui sont de protéger le sport contre tous les dangers de désordres et de violences qui le guettent dans sa pratique. Puis, c'était au tour de Yacine Ould Moussa, Belkacem Lalaoui et Abdelkader Drif, tous de véritables acteurs du mouvement sportif national, de présenter respectivement leurs trois communications. La première sur la pratique du sport de compétition sous le thème « Réalités et dérives », la seconde sur « La compétition sportive et l'esprit de jeu » et enfin la troisième sur « Le sport et le fair-play ». Y ont assisté de nombreuses personnalités sportives, dont notamment Aziz Derouaz, Rachedi, Bourouila (handball), Megueded Bouziane (directeur du sport militaire), Abdelkader Ould Makhloufi, Bensalem (boxe), Brahimi (Observatoire national), Youb, Khelouati, Allik, Bergui (football), Chenenou, Lassouani, Zitouni (volley-ball), Bouabdellah (Tennis), Delhoum, Amri, Belkheir (athlétisme), Bendifellah (haltérophilie), Djamel Louli (DGSN), Oussedik, Guemmar (Unesco )... Au cours des debats fructueux qui ont suivi les trois communications, tous étaient unanimes à dire qu'aucun « secteur n'échappe actuellement à la violence. C'est la résultante de la décennie noire, la malvie, le chômage, le manque d'aires de jeux. Le stade reste le seul endroit pour exprimer sa colère, l'absence de véritables comités de supporters, capables de canaliser le groupe, l'indiscipline de certains joueurs, l'infrastructure sportive de compétition peu conforme aux exigences de la modernité… ». Dans ce contexte, le président de l'USM Alger, Saïd Allik, dira : « Depuis que je suis à la tête du club, j'ai vu défiler 9 ministres. Je suis domicilié au stade de Bologhine qui a été construit en 1930. Mon projet de lancer un centre de formation existe déjà ; mais pour l'instant, il est impossible de le réaliser, car il n'y a pas d'espace pour travailler dans de bonnes conditions. Le seul stade à Alger qui remplit les critères est le complexe du 5 Juillet, qui est fermé depuis près de deux ans. » Abdelkader Drif, dans une modeste contribution, a indiqué que le fair-play n'est pas la seule responsabilité des gens du sport, mais bien plus. Il interpelle le premier cercle du pouvoir politique, et ce problème concerne, par conséquent, l'ensemble des institutions de l'éducation et du ministère de l'Intérieur. Le sport, comme l'a souligné l'ex-secrétaire général de l'ONU, Kofi Anane, dans une correspondance adressée à l'Unesco en 2000, « ne doit plus être l'affaire des seuls sportifs. Il est un acte éminemment politique ». Djamel Louli, le représentant de la DGSN, a informé de son côté l'assistance que « durant la saison 2006-2007, la violence dans les stades a provoqué la mort de 5 personnes, dont 1 policier et que durant la saison 2007-2008, elle a été la cause d'un décès. En 2004, on a dénombré 444 blessés, alors que ce chiffre a doublé en 2008 pour toucher 887 personnes. Il a fait état du nombre de mineurs interpellés, à savoir 136 en 2004-2005, 139 en 2005-2006,164 en 2006-2007 et 221 en 2007-2008. Quant aux personnes majeures déférées devant la justice, elles étaient 476 en 2004-2005, 605 en 2005-2006, 710 en 2006-2007 et 769 en 2007-2008. Cela, ajoutera-t-il, sans oublier le vandalisme, dont les dégâts matériels se chiffrent en milliards de centimes ». Pour conclure, Kamel Guemmar, ancien cadre du MJS, actuellement représentant algérien à l'Unesco, a suggéré un mode opératoire pour une thérapie durable en tenant compte de tous les paramètres.