Le parti Talaie El Hourriyet et la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) dénoncent la répression des animateurs du mouvement Mouwatana, qui ont tenté d'organiser, avant-hier, un sit-in à Alger. Des communiqués rendus publics, hier, du parti de Ali Benflis et de l'ONG présidée par Noureddine Benissad, condamnent la violation du droit de manifester pacifiquement, consacré par la Constitution. En effet, la formation présidée par l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, s'élève contre le recours à des méthodes autoritaires pour empêcher un rassemblement pacifique. «Le parti Talaie El Hourriyet condamne énergiquement la répression du sit-in pacifique organisé par le Mouvement Mouwatana, le 12 août à la place des Martyrs, à Alger, pour dénoncer le coup de force que le pouvoir en place se prépare à opérer pour assurer le statu quo et le maintien du régime en place contre la volonté populaire et l'aspiration au changement portée par la grande majorité du peuple algérien», explique le parti dans son communiqué. Ce parti condamne, dans la foulée, le recours à des méthodes autoritaires répressives pour empêcher un rassemblement pacifique. Il déplore aussi l'interpellation injustifiée de leaders de partis politiques, d'organisations de défense des droits de l'homme et de militants du mouvement associatif, qui est, selon la même source, «significative du mépris des pouvoirs publics pour l'opposition». «Une fois de plus, Talaie El Hourriyet condamne la violation continue du droit de manifester pacifiquement et de la liberté d'expression consacrés par la Constitution. Il dénonce le rétrécissement du champ des libertés pour faire taire l'opposition et rendre encore plus difficile la diffusion de son message pacifique par la fermeture hermétique des médias publics aux partis politiques de l'opposition, par les pressions exercées sur la presse indépendante et par le renforcement du dispositif arbitraire tendant à empêcher les contacts avec le citoyen», lit-on dans ce communiqué. «Mise en garde contre la gestion sécuritaire des libertés» Pour sa part, la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) met en garde contre «la gestion sécuritaire des libertés». «La ligue met en garde les autorités contre la gestion sécuritaire des libertés et la judiciarisation de la vie politique et de l'exercice pacifique des libertés, de toutes les libertés», lit-on dans le communiqué de l'organisation. La LADDH appelle, dans ce sens, à la levée de toutes les contraintes et restrictions du droit de manifester et de s'exprimer, notamment dans la capitale, car contraires à la Constitution et aux conventions internationales se rapportant aux droits politiques et civils. «Les droits de manifester et de s'exprimer pacifiquement ne sont pas des crimes», souligne l'ONG, qui rappelle aussi que les autorités algériennes se sont engagées à «maintes reprises» devant les organes de l'ONU au respect des droits de l'homme, notamment ceux ayant trait aux libertés collectives. Pour rappel, le mouvement Mouwatana a tenté d'organiser, dimanche dernier, un sit-in à Alger pour dénoncer le 5e mandat en préparation du président Bouteflika. L'action a été empêché par la police et les animateurs du mouvement ont été interpellés.