A quelques jours de l'Aïd El Adha (fête du sacrifice), le marché aux bestiaux d'Ouled Djellal, wilaya déléguée située à 100 km au sud-ouest de Biskra, connaît une forte affluence d'éleveurs d'ovins, de maquignons, de commerçants et de particuliers arrivant de tout le pays, pour soit acheter des troupeaux entiers qui seront revendus dans les villes du Nord, soit pour trouver un unique mouton, une brebis ou un bélier qui sera dédié à cette action sacrificielle et de dévotion bien ancrée dans la société algérienne. Cette année, les prix des ovins ont légèrement augmenté par rapport aux années précédentes, constate-t-on. L'agneau d'un an vaut 35 000 DA tandis qu'il faut compter au moins 70 000 DA pour un bélier. Les tractations vont bon train entre acheteurs et éleveurs, lesquels réalisent leur chiffre d'affaires annuel à l'occasion de cette fête et beaucoup de visiteurs du marché d'Ouled Djellal repartent satisfaits. «Nous travaillons toute l'année dans de difficiles conditions pour augmenter notre cheptel et satisfaire tous les clients qui oublient ou ignorent que nous souffrons énormément pour maintenir nos troupeaux en bonne santé du fait de la sécheresse, de la cherté des vaccins et de l'orge, du manque de main-d'œuvre et du soutien aléatoire des pouvoirs publics. Nos moutons sont les meilleurs au monde et leurs qualités sont connues et appréciées. Je crois qu'ils sont cédés à des prix équitables. C'est une fierté pour nous de pouvoir satisfaire la demande nationale», a souligné un éleveur de la race ovine «Ouled Djellal», éponyme de la région où elle se développe bien pour le grand bonheur des éleveurs, des bouchers, des amateurs de viandes rouges et des personnes voulant sacrifier un animal de valeur pour l'Aïd El Kebir. Le mouton d'Ouled Djellal est un animal à l'allure altière et au caractère revêche. Une toison blanche, parfois constellée de taches noires, couvre tout le corps de l'animal sauf le ventre et le poitrail. Robuste et haut sur pattes, il peut parcourir des dizaines de kilomètres à travers les zones steppiques sans être affaibli. Il se nourrit essentiellement d'herbes sauvages et d'orge. Il résiste parfaitement au froid et aux grands pics de chaleur estivale et a une immunité naturelle contre les maladies et les parasites. Outre son excellente viande, le mouton et la brebis d'Ouled Djellal, qui sont de la race ovine dite «arabe blanche», offre aux tisserands et aux matelassiers une laine blanche et drue, du lait d'excellente qualité, ainsi que des peaux utilisées par les maroquiniers, les modélistes et les fabricants d'instruments de musique. Dans la wilaya de Biskra, on compte un million de têtes d'ovins de cette race ovine visiblement prisée par les acheteurs, a-t-on appris «Nous veillons à ce que cette race aux caractéristiques génétiques et spécificités morphologiques parfaitement adaptées à la région soit préservée et développée. Son aire de développement va du Sud-Est algérien aux frontières tunisiennes. Nous accompagnons et exhortons les éleveurs à avoir recours à nos services et à suivre nos recommandations pour améliorer et augmenter le cheptel ovin», a précisé Abdellaï Doum, vétérinaire, responsable du centre d'insémination artificielle animale d'Ouled Djellal. Avec de sérieuses mesures d'aide aux éleveurs de Biskra et de ses alentours, lesquels éleveurs ont déjà un savoir-faire inestimable, l'Algérie est en mesure de devenir un pays producteur et exportateur de matière carnée et notamment de viande ovine, observe-t-on.