Une source médiatique a parlé d'une liste officielle de sept généraux-majors transmise par la Présidence au chef d'état-major de l'Armée, et parmi lesquels figure le général-major Abderrazak Cherif, chef de la 4e Région militaire, qu'on dit proche de Gaïd Salah. Au moment où le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, se préparait à effectuer, aujourd'hui, une visite de travail au niveau de la 1re Région militaire (RM) à Blida, où il présidera, au nom du président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelaziz Bouteflika, la cérémonie d'installation du général-major Ali Sidane, en qualité de commandant de la 1re RM, en remplacement du général-major Habib Chentouf, de nouveaux changements ont été opérés hier au sein des structures de l'armée. L'information a été donnée par deux médias, la chaîne privée Ennahar et TSA. Ainsi, après le limogeage des chefs des 1re et 2e RM, c'est le chef de la Direction centrale de la sécurité de l'armée (DCSA), le général-major Mohamed Tireche, dit Lakhdar Tireche, qui est à son tour démis de ses fonctions. Il a été remplacé, selon TSA, par le général Belmiloud Othmane, alias Kamel Kanich, qui «dirigeait jusque-là le Centre principal militaire d'investigation (CPMI)». Le nouveau chef, indique la même source, est «considéré comme un spécialiste du traitement du renseignement». «Un profil qui a pesé dans sa sélection pour ce poste hautement important au sein de l'ANP.» Ce changement intervient, selon les sources de TSA, «pour renforcer les prérogatives de la DCSA». «Ce service de renseignement doit répondre à des exigences plus importantes que celles qui lui étaient confiées du temps de l'ex-DRS, notamment dans le traitement du renseignement, la coordination et la protection des troupes de l'ANP», précisent-elles. Le même jour, un autre officier supérieur, en l'occurrence le général Benattou Boumediene, contrôleur général de l'armée, quitte lui aussi ses fonctions pour être remplacé par le général-major Hadji Zerhouni, qui «occupait jusque-là le poste de directeur central de l'intendance». Algérie Part parle, dans son édition du 21 août, d'une liste officielle de sept généraux-majors transmise par la Présidence au chef d'état-major de l'armée et parmi lesquels figure le général-major Abderrazak Cherif, chef de la 4e RM, qu'on dit proche de Gaïd Salah. Mais pourquoi toute cette cascade de changements en un temps record au sein des structures de l'armée ? Les exigences opérationnelles, l'objectif de modernisation de l'ANP et le souci de la performance suffisent-ils à expliquer à eux seuls ces limogeages ? Aucune armée dans le monde ne procède à des changements aussi brusques et massifs que ceux mis en œuvre au sein de l'institution militaire algérienne. En quelques semaines seulement, plusieurs généraux-majors occupant des postes sensibles ont été démis de leurs fonctions. Ce n'est certainement pas dû à leur âge avancé, parce que ceux qui les ont remplacés ne sont pas moins âgés qu'eux. Si les premiers limogeages sont liés, dit-on, au scandale de la cocaïne d'Oran, ceux qui ont suivi pourraient bien avoir une corrélation avec la situation politique du pays, et essentiellement avec l'élection présidentielle de 2019. C'est un jeu de pouvoir et de repositionnement qui a toujours caractérisé le système politique algérien, qui assure sa régénération et son maintien par des coups de force sporadiques, mais savamment diligentés. La restructuration ou la mise à mort de l'ex-DRS était bien au cœur du 4e mandat de Abdelaziz Bouteflika, pourquoi la vague des changements opérés actuellement dans les structures de sécurité ne le serait-elle pas ? «Si c'était pour des objectifs strictement liés à l'institution militaire, pourquoi interviennent-ils maintenant et pourquoi à cette échelle là ?» s'interrogent des analystes pour qui «aucune restructuration d'une armée dans le monde entier ne connaît une telle proportion».