il semble bien que le président Bouteflika a décidé d'opérer une restructuration profonde au sein de l'armée. Cinq Régions militaires sur les six que compte le pays viennent de connaître un changement à leur tête. Sur les cinq généraux-majors qui sont concernés par cette opération de restructuration au sein de l'Armée nationale populaire (ANP), deux ont été maintenus et trois ont été remerciés. Deux nouveaux changements au sein de l'institution militaire ont été opérés, hier, par le premier magistrat du pays, selon Ennahar TV qui cite la Présidence. Abdelaziz Bouteflika a ainsi démis de ses fonctions le chef de la 4e Région militaire (Ouargla) Abderrazak Cherif. Il est remplacé à ce poste par le général Hassan Alaïmia, qui occupait jusque-là le poste d'adjoint du chef de la 4e Région militaire. Le commandant de la 3e Région militaire (Béchar), le général-major Saïd Chengriha, a également été démis de ses fonctions, mais pour être promu commandant des Forces terrestres, en remplacement du général Ahcène Tafer, limogé. Ces changements interviennent après ceux qui ont touché trois Régions militaires: la 1ère, 2ème et 6ème, il y a quelques jours seulement. Le président de la République avait, rappelons-le, mis fin aux fonctions des deux généraux qui étaient à la tête du commandement de deux importantes Régions militaires, à savoir le général-major Habib Chentouf, ex-commandant de la 1ère Région militaire (Blida) et du général-major Saïd Bey, ex-commandant de la 2ème Région militaire (Oran). C'est le général-major Ali Sidane, commandant de l'Académie militaire de Cherchell qui a été choisi pour succéder à Habib Chentouf, alors que le général-major Meftah Souab qui occupait le poste de commandant de la 6ème Région militaire (Tamrasset) a rejoint l'Oranie pour succéder à Saïd Bey. Seul le commandant de la 5ème Région militaire (Constantine), le général-major Ammar Athamnia, est maintenu pour le moment à son poste. Un poste qu'il occupe depuis 2015 en succession au général de corps d'armée Ben Ali Ben Ali, qui avait été nommé à la même période commandant de la Garde républicaine. Ainsi donc, cinq Régions militaires sur les six que compte le pays viennent de connaître un changement à leur tête. Sur les cinq généraux-majors qui sont concernés par cette opération de restructuration au sein de l'Armée nationale populaire (ANP), deux ont été maintenus et trois ont été remerciés. Les généraux-majors Habib Chentouf, Saïd Bey et Abderrazak Cherif quittent ainsi l'institution militaire. Ils ne sont pas les seuls. Il y a aussi le général-major Ahcène Tafer, commandant des Forces terrestres. Le patron de la direction centrale de la sécurité de l'armée (Dcsa), le général-major Mohamed Tireche, dit Lakhdar Tireche a été remplacé par le général Belmiloud Othmane, qui dirigeait jusque-là le Centre principal militaire d'investigation (Cpmi). Le général Benattou Boumediene, contrôleur général de l'armée a également été remercié et remplacé par le général-major Hadji Zerhouni, qui occupait jusque-là le poste de directeur central de l'intendance. Quatre autres généraux ont également été écartés. Il s'agit en premier de l'ex-chef de la police, Abdelghani Hamel, remplacé par le colonel Mustapha El Habiri, qui occupait le poste de directeur général de la Protection civile. Il est question également de l'ex-patron de la Gendarmerie nationale, Menad Nouba (qui a cédé sa place au général Ghali Belekcir) et des deux généraux-majors Mokdad Benziane et Boudjemaâ Boudouaouar, respectivement ex-directeur du personnel et ex-directeur central des finances au ministère de la Défense nationale. L'éloignement de ces généraux n'est peut-être pas définitif. En Algérie, le personnel politique, administratif ou militaire est, généralement, mis en réserve de la République. Beaucoup de hauts responsables relevés de leurs fonctions ont été d'ailleurs rappelés après un passage à vide. Pour rappel, la vague de changements a débuté le 26 juin dernier avec le limogeage de Abdelghani Hamel juste après ses déclarations portant sur l'affaire des 701 kg de cocaïne, saisis à Oran, fin mai dernier. C'est d'ailleurs ce qui a laissé penser que les premiers changements opérés s'inscrivaient dans le sillage de cette affaire. La fin de fonction décidée, pour certains gradés de l'armée connus pour leur probité, a même laissé penser qu'il s'agissait là de «dommages collatéraux» de Kamel El Boucher, le présumé principal accusé dans l'affaire de la cocaïne. Cependant et au fur et à mesure que les changements se poursuivent (selon certains observateurs, la liste des généraux sur le départ n'est pas encore clôturée), il semble bien que le président Bouteflika a décidé d'opérer une restructuration profonde au sein de l'armée. S'agit-il d'une opération de lifting et de rajeunissement au sein de l'ANP ou d'un réaménagement visant à un meilleur rendement?