Attentat terroriste ou différend familial ? Un homme de 35 ans a été tué hier par la police alors qu'il tentait d'attaquer des policiers avec un couteau en scandant «Allah Akbar». Quelques minutes auparavant, il a tué sa sœur et sa mère avec le même couteau avant de se retrancher dans une maison. Le ministre de l'Intérieur français ne privilégie pas la piste terroriste. Ya-t-il un lien entre l'appel vidéo qu'a lancé, mercredi soir, le chef de Daech, Abou Bakr Al Baghdadi, demandant à ses combattants de résister et de continuer à perpétrer des attentats là où ils sont, et l'attaque qui a eu lieu hier dans la commune de Trappes (30 km au sud-ouest de Paris) ? Difficile pour le moment de répondre à la question, même si l'Etat islamique (EI) a revendiqué l'attaque. Cette dernière a été l'œuvre d'un jeune homme de 35 ans qui a tué à l'aide d'un couteau sa mère et sa sœur en criant «Allah Akbar». Une passante a aussi été gravement blessée. L'homme, qui s'est retranché dans une maison, a été abattu par des policiers alors qu'il tentait de les attaquer avec son couteau. Les faits ont lieu jeudi vers 10h, selon le ministre de l'Intérieur français, Gérard Collomb, qui s'est déplacé sur les lieux. Située dans le département des Yvelines, la commune de Trappes traîne depuis des années une mauvaise réputation. En plus d'être une plaque tournante de la drogue, elle est soupçonnée d'abriter de nombreuses cellules terroristes dormantes et des mosquées où l'on prêche un islam radical. L'auteur de l'attaque est âgé de 35 ans. Kamel S. est né à Trappes et a des antécédents psychiatriques, selon les premiers éléments de l'enquête. Fiché et suivi par les renseignements territoriaux français, le jeune assaillant n'est pas connu, semble-t-il, pour être un pratiquant zélé. Il consommait, paraît-il, souvent de l'alcool. Quels sont les motifs réels de cette attaque ? Pour le ministre français de l'Intérieur, il existe des doutes que cet individu ait agi par conviction djihadiste. «Aujourd'hui, on a à faire à quelqu'un qui présente des problèmes psychiatriques importants plutôt qu'à quelqu'un qui aurait agi pour des raisons religieuses ou répondant à l'appel lancé par le chef de Daech», a expliqué Gérard Collomb. Par ailleurs, les premiers éléments de l'enquête pencheraient pour un différend familial lié à l'héritage. Mais un proche de l'assaillant a estimé que ce «dernier ne présentait aucun signe d'une personne instable». La police française poursuit son enquête pour déterminer les véritables raisons qui ont poussé cet individu à commettre un tel acte. Néanmoins, le parquet antiterroriste de Paris ne s'est pas saisi de l'enquête, comme il le fait d'habitude, laissant cette charge au parquet de Versailles.