Le consortium Medgaz, propriétaire du gazoduc éponyme reliant l'Algérie à l'Espagne, a réalisé un bénéfice de 78,33 millions d'euros en 2017 contre 76,08 millions d'euros en 2016, soit une augmentation de 3%, selon les comptes déposés par la société dans le registre du commerce enregistré au Luxembourg et consulté par l'agence de presse Europa Press. Les trois partenaires actionnaires du consortium partagent les dividendes engrangés en fonction de leur participation dans Medgaz. L'espagnol Cepsa bénéficie de 32,96 millions d'euros pour sa part de 42,09% dans le capital de Medgaz, alors que l'autre espagnol Naturgy (anciennement Gas Natural Fenosa ) empoche 11,71 millions d'euros pour ses 14,95%. De son côté, le groupe public algérien Sonatrach, qui détient 42,96% des parts dans le capital du gazoduc, bénéficie de 33,65 millions d'euros. La société propriétaire du gazoduc a facturé 222,7 millions d'euros pour le transport du gaz, soit une hausse de 1,9% par rapport à l'année précédente, et a obtenu un résultat d'exploitation de 145,88 millions d'euros, soit une augmentation de 1,3%, selon les chiffres de Medgaz. Depuis sa mise en service en avril 2011, Medgaz fournit des services de transport de gaz aux clients depuis les installations algériennes de Beni Saf jusqu'à la côte d'Almeria. Le consortium obtient la quasi-totalité de ses revenus grâce à des contrats existants de réservation de capacité de transport pour 100% de la capacité prévue avec cinq grands clients, dont les français Engie et Endesa, ainsi que les trois partenaires. Ces contrats, d'une durée de 20 ans, renouvelables pour 15 ans supplémentaires, comprennent des clauses de livraison, permettant à Medgaz de facturer 100% de ses services de transport de gaz, que ses clients les utilisent ou non. L'année précédente, le gazoduc fonctionnait 365 jours par an, comparé aux 350 établis dans les contrats de transport, de sorte que sa disponibilité était de 104,3%. En outre, le consortium Medgaz prévoit que l'évolution des années à venir sera «positive» compte tenu de sa «position concurrentielle» sur le marché, en raison de ses caractéristiques intrinsèques, car il constitue une voie directe d'entrée du gaz en Espagne. Près de 60% du gaz transitant par Medgaz sont destinés à la commercialisation sur le marché espagnol, alors que les 38% restant sont consacrés à l'exportation. En juin dernier, les sociétés publiques du gaz de l'Espagne et de l'Algérie, Gas Natural Fenosa et Sonatrach, avaient paraphé la prolongation, jusqu'en 2030, du contrat à terme d'approvisionnement de gaz naturel de l'Espagne auprès de l'Algérie. Selon le contrat, l'Algérie continuera à satisfaire 40% des besoins de Gas Natural Fenosa via le gazoduc Maghreb-Europe et le gazoduc Medgaz, qui conduit aux terminaux de la société espagnole. Sur ces 40%, 30% sont injectés dans la consommation domestique de l'Espagne alors que le reste est réexporté sous forme de GNL. En 2017, l'Espagne a consommé 32 milliards de mètres cubes de gaz naturel, dont 11,8 milliards de mètres cubes injectés par l'Algérie, d'après un rapport BP World Energy de BP, cité par Ecofin, une agence d'information économique. L'Espagne est ainsi le deuxième plus gros client de l'Algérie après l'Italie (18 milliards de m3), selon le même rapport.