Près de 20% des sidéens déclarés en 2004 se trouvent perdus dans la nature. En effet, sur les 98 nouveaux cas de sida dépistés par le centre de transfusion sanguine (CTS), 78 suivent actuellement leur traitement au niveau du service infectieux du CHUO, mais les 20 restants ne donnent plus signe de vie après leur prélèvement sanguin pour l'examen de sérologie au niveau du CTS. Des malades qui se découvrent sidéens Les spécialistes, inquiets, s'interrogent sur le sort de ces malades perdus de vue alors qu'ils sont porteurs du plus mortel des virus sans qu'ils aient conscience. Et donc en train de disséminer la maladie autour d'eux. « Ce sont des bombes potentielles car le chiffre de 20 peut facilement être multiplié par 10 ou 20 par simple contact sanguin ou sexuel avec ces personnes qui ignorent leur atteinte par le VIH. Les premières victimes seront, bien sûr, l'entourage proche dont l'épouse et les enfants. Ces personnes qui subissent des examens de dépistage doivent être conscientes de la nécessité de leur collaboration pour mieux se faire prendre en charge et, par conséquent, éviter le pire. Le simple retour au centre pour s'acquérir du résultat de la sérologie qui peut s'avérer vital », explique le spécialiste. Par ailleurs, il importe de souligner que le dépistage des cas de sida s'opère encore chez nous de manière fortuite et accidentelle. « Dans la grande majorité des cas, ces personnes se sont présentées à l'hôpital pour se faire prendre en charge pour une pathologie autre que le sida », ajoute notre interlocuteur. Notons que, sur les 98 cas de sida enregistrés, on trouve pas moins de 82 malades du CHUO orientés vers le CTS par d'autres services pour suspicion d'atteinte par le VIH ou encore en vue d'effectuer le bilan préopératoire. Le reste des malades dépistés relève des donneurs de sang (16 malades). Le sida qui est une maladie qui fait des ravages dans le monde entier ne cesse de progresser chez nous depuis la déclaration du premier cas en 1985.