Le nombre des séropositifs dépistés dans la wilaya de Sétif a doublé cette année par rapport à la moyenne nationale. Cela ne veut pas dire, systématiquement, que la maladie est en train d'avancer. Cela peut être un signe positif car on peut conclure que les populations recourent, de plus en plus, au dépistage préventif. Pas moins de 16 cas de sida, dont 6 originaires de la wilaya de Sétif, ont été dépistés depuis le début de l'année en cours contre une moyenne de 8 cas par an durant les dernières années. C'est du moins ce qu'on a appris du professeur A. Lechheb, médecin chef du service des maladies infectieuses et responsable du centre régional de référence des maladies sexuellement transmissibles de Sétif. Le professeur tire la sonnette d'alarme et appelle à la prévention avec plus d'implication des médias dans le travail de sensibilisation. “Chacun de nous peut porter ce virus, il est impératif de se faire dépister en recourant à ce test anonyme et gratuit. Nous avons les médicaments nécessaires et le traitement est aussi gratuit”, plaide le médecin en marge de l'inauguration du centre de référence MST/VIH/SIDA de Sétif qui prend en charge les malades d'une dizaine de wilayas de l'est du pays. Pour célébrer cet événement, les responsables du centre ont organisé une semaine portes ouvertes sur cette structure qui était, depuis sa création en 2001, incluse au niveau du service des maladies infectieuses du CHU Saâdna Abdenour. Par ailleurs, notre interlocuteur a rappelé que pas moins de 62 malades atteints du Sida sont, actuellement, sous traitement au niveau du centre de Sétif. Le nombre de sidéens qui ont été recensés et suivis au niveau de ce centre depuis l'apparition du premier cas, en 1986 à Sétif, est de 141 personnes. Interrogé sur le nombre de sidéens et séropositifs en Algérie, le professeur nous a affirmé que la prévalence de la séropositivité est de 2,15% de la population. Cependant, notre interlocuteur n'a pas caché que le nombre de porteurs de ce virus et des sidéens serait beaucoup plus important. “Je pense que le nombre de personnes atteintes et qui n'ont pas été dépistées est beaucoup plus important. Je vois qu'il est impératif de lancer de grandes opérations de sensibilisation et de prévention dans les universités, les lycées et même au niveau des collèges”, a renchéri notre interlocuteur. Ce dernier a affiché une grande satisfaction quant à l'introduction du vaccin contre l'hépatite C dont 30% des cas sont sexuellement transmissibles. En effet, selon le professeur Lechhab, cette maladie ne cesse de faire des victimes faute de prise en charge à temps. Beaucoup de personnes sont mortes car elles ne savaient pas qu'elles étaient atteintes d'hépatite. Cette dernière est asymptomatique et évolue vers la chronicité. Notons que le responsable du Laboratoire national de référence (LNR) de Sidi Fredj a déclaré que l'Algérie compte pas moins de 873 cas de sida et 3 357 séropositifs. Le mal n'est pas d'être atteint du Sida mais de dépister la maladie dans sa phase finale quand les chances de guérison sont minimes. F. Senoussaoui