Le professeur Jacques Choukroun, qui avait lancé ces journées découvertes du cinéma algérien dans le département de l'Hérault, est tellement satisfait de l'engouement du public qu'il récidive cette année avec Regards sur le cinéma algérien. Ainsi, grâce à l'association Les films des deux rives, qui essaye aussi de distribuer en France des films produits en Algérie, il propose aux cinéphiles de la région pendant deux mois, du 19 janvier au 29 mars 2009 pas moins de douze longs métrages dont Mascarades qui a eu plusieurs distinctions, Amimizra, film en tamazight et l'incontournable Omar Gatlato complèteront la liste. Des documentaires comme celui de Habiba Djahnine, Lettre à ma sœur, et une série d'une dizaine de courts métrages donneront au public un aperçu général sur cette nouvelle dynamique cinématographique. Les films seront projetés en présence de cinéastes, comme Merzak Allouache qui est en train de tourner dans la région, à Sète plus précisément, un film sur les harragas. Des acteurs comme Rachid Farès et des scénaristes viendront enrichir les débats qui suivront les projections. Selon Jacques Choukroun qui vient de monter à Alger un master professionnel de cinéma pour la gestion des salles de spectacles, « le bilan du premier panorama qui s'est déroulé l'année passée à la même époque a été très positif car nous avons eu plus de deux mille spectateurs, c'est pour ça que les deux grandes salles de Montpellier, le Diagonal et l'Utopia, se sont montrées très enthousiastes pour reconduire l'expérience de l'année dernière ». Notre interlocuteur ajoute à propos de la programmation : « L'année passée nous avons opté pour patchwork de films qui retracent un peu l'histoire du cinéma algérien, afin de permettre aux cinéphiles d'avoir une vue d'ensemble sur tout ce qui a été produit depuis l'indépendance. Par contre ,pour cette année nous avons axé notre programmation sur les films récents pour voir un peu l'évolution et les thématiques qui agitent ce cinéma ». Huit villes accueilleront sur leurs écrans les films à savoir : Lunel, Montpellier, Prades-le-Lez, Clapiers, Sète, Béziers, Narbonne et Perpignan. La ville de Nîmes, qui était associée à la manifestation l'année dernière a décidé d'organiser à partir de mars prochain une grande rétrospective du cinéma algérien. Le film amazigh sera aussi présent dans cette manifestation, histoire de montrer que la diversité linguistique en Algérie est en marche. Pour donner un éclairage sur les langues utilisées dans le cinéma algérien, l'universitaire Khaoula Taleb Ibrahimi fera une conférence sur les niveaux de langue dans le cinéma algérien. La conception de la manifestation obéit pour ses initiateurs aux impératifs de la découverte pour répondre à la curiosité du public, de la pédagogie parce que les étudiants qui se spécialisent en arts du spectacle à Montpellier y trouvent des applications pratiques, et enfin du rêve pour tous les cinéphiles.