L'institut national de la productivité et du développement (Inped) de Boumerdès a, avant-hier, abrité un séminaire international «Le management de l'innovation», consacré à la filière pilote des matériaux de construction avancés dans le cadre d'un jumelage institutionnel entre l'Algérie et l'Union européenne, représentée par le consortium (France-Espagne-Finlande). Sous l'égide du ministère de l'Industrie et des Mines, «ce séminaire s'inscrit dans les actions définies comme objectif à atteindre pour mener à bien la diversification industrielle de l'économie algérienne». Le quatrième et dernier axe de cette coopération entamée en septembre 2016 se veut «un renforcement des compétences des cadres du ministère de l'Industrie, des réseaux d'appui et des opérateurs économiques sur les questions d'innovation». Selon les concepteurs, l'objectif général de ce jumelage est «de contribuer à la politique générale de modernisation industrielle de l'Algérie et de renforcer les capacités d'innovation industrielle». Selon M. Bendif, directeur central des études au ministère de l'Industrie et président du projet jumelage, il est question du développement des entreprises pour leur adaptation aux technologies. Il a recensé 4 résultats de ce jumelage : soutien du ministère à l'innovation et à la stratégie industrielle nationale, le recours à l'informatisation comme outil de gestion et de développement durable, la contribution à la création de pôles industriels pour assurer une compétitivité (à l'exemple des groupements des industries manufacturière et agroalimentaire) et le développement des ressources humaines et leur valorisation. En fait, il est question du transfert des technologies, du savoir et des expertises. M. Bendif a révélé qu'une enquête sur l'innovation industrielle en Algérie est en cours. Elle entre dans le cadre de l'élaboration d'une stratégie industrielle. Au terme de ce jumelage, l'Algérie aura bénéficié d'une aide de 1,400 million d'euros orientée essentiellement vers cette coopération avec le consortium européen. Le séminaire a vu l'intervention de plusieurs experts nationaux et internationaux. Le Dr Mafini Dosso de la commission européenne a défendu l'innovation comme «outil de modernisation de l'infrastructure et l'utilisation rationnelle des ressources». Selon elle, elle doit intégrer la restructuration et la diversification industrielles en apportant une valeur ajoutée dont «l'objectif est d'être un moyen d'atteindre un niveau de développement, d'identifier et répondre aux besoins locaux et d'encourager l'investissement». Elle a souligné la stratégie commune Afrique/Europe avec les actions du bureau opérationnel qui a chapeauté 400 projets pour un montant de 2 milliards d'euros, dont 156 exclusivement au profit de l'Afrique. L'expert algérien M. Boudissa a, pour sa part, mis en exergue le système national de l'innovation qui est en cours de construction, avec comme point de mire un écosystème et une agence fédératrice de l'innovation. Enfin, le PDG du groupe GICA des cimenteries algériennes, M. Daoudi, a synthétisé le cheminement du groupement qu'il dirige en insistant sur le rôle de la modernisation à travers l'innovation. En d'autres termes, l'objectif est d'abord de doter les entreprises publiques d'une structure de l'innovation en veillant à une mise à niveau du personnel d'encadrement, rôle qui est dévolu à l'Inped comme institut de formation. Dans une seconde phase, il sera question d'amener les opérateurs économiques à intégrer l'innovation dans leur organigramme.