Le vice-président de la Banque mondiale (BM) pour la région MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient), Ferid Belhaj, a entamé, les 5 et 6 septembre (hier et aujourd'hui, ndlr), une visite en Algérie. Il s'agit de son premier déplacement depuis sa nomination, en juillet dernier, à la tête de cette institution. Son séjour en Algérie sera l'occasion de «réaffirmer le soutien de l'institution aux objectifs que s'est fixé le pays de transformer l'économie et de donner à tous les jeunes Algériens les moyens d'exprimer leur potentiel», a souligné hier un communiqué de la Banque mondiale publié sur son site web. Ce haut responsable de la BM devrait notamment rencontrer le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia, le ministre de l'Industrie et des Mines, Yousef Yousfi, le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane, ainsi que le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui. Le Tunisien Ferid Belhaj devrait aussi s'entretenir avec le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, ainsi que des représentants du secteur privé et de jeunes entrepreneurs. Accompagné de la directrice des opérations pour le Maghreb et Malte, Marie Françoise Marie-Nelly, du représentant résident, Demba Ba, et d'une délégation d'experts de l'institution, Belhaj s'entretiendra du «programme de coopération» avec le gouvernement algérien, a ajouté la même source. «Les discussions porteront sur les domaines dans lesquels la Banque a apporté des services de conseil, mais également sur la nécessité d'investir dans le capital humain, les infrastructures et les nouvelles technologies afin d'amorcer la transition vers l'économie numérique et, se faisant, d'encourager une croissance inclusive et la création d'emplois», a-t-elle précisé. Dans son dernier rapport, la BM prévoyait une dégradation de la situation économique et financière de l'Algérie d'ici à 2020. Celle-ci avait également pointé du doigt la propension du gouvernement à augmenter les dépenses publiques, au détriment de la réduction importante du déficit budgétaire. «La nouvelle équipe gouvernementale nommée en mai 2017 a mis un terme au processus de rééquilibrage des finances publiques et a recommencé à procéder à d'importantes dépenses, en particulier au titre du logement», estimait la BM, notant que cette politique entraînera une augmentation importante des prix. La Banque mondiale prévoyait 7,5% d'inflation en 2018, 8,1% en 2019 et 9% en 2020, contre 5,5% en 2017. Selon l'institution financière internationale, la croissance économique ne devrait pas dépasser 2% en 2019-2020. «Il serait difficile pour le taux de croissance du PIB de dépasser le seuil de 2% sur la période 2019-2020, ce qui représente une progression anémique pour un pays à revenu intermédiaire comptant une très forte proportion de jeunes», indiquait la BM.