La croissance pourrait chuter à 2% seulement en 2019 et à 1,3% en 2020. Ce qui représente une progression anémique pour un pays à revenu intermédiaire comptant une très forte proportion de jeunes. La Banque mondiale (BM) a révisé légèrement à la baisse sa prévision de croissance pour l'économie algérienne en 2018, par rapport à ses projections de janvier dernier. Dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales, publié mardi soir à Washington, la Banque mondiale prévoit une croissance du produit intérieur brut (PIB) réel de l'Algérie à 3,5% en 2018. Le rapport table sur une croissance de 2% en 2019. Elle pourrait connaître un ralentissement significatif en 2020, avec un taux projeté de 1,3%. En janvier dernier, la Banque mondiale prévoyait un taux de croissance du PIB réel de 3,6% en 2018, 2,5% en 2019 et 1,6% en 2020. La croissance économique s'est ralentie l'année dernière par suite d'une légère diminution de la production d'hydrocarbures qui n'a pas été contrebalancée par une augmentation plus forte que prévu des dépenses publiques. Selon les estimations de la Banque mondiale le taux de croissance du PIB réel s'est établi à 1,6% soit un niveau inférieur à celui de 3,3% réalisé en 2016 et 3,7% enregistré en 2015. Dans son rapport de suivi de la situation économique publié en avril dernier, l'institution de Bretton Woods estimait que la croissance, en Algérie, devrait reprendre rapidement en 2018 par suite du processus d'expansion budgétaire. La Banque mondiale avait estimé que le taux de croissance du PIB devrait s'établir à 3,5% cette année. Il sera toutefois difficile pour le taux de croissance du PIB de dépasser le seuil de 2% sur la période 2019-2020, ce qui représente une progression anémique pour un pays à revenu intermédiaire comptant une très forte proportion de jeunes. Le rapport sur les perspectives économiques mondiales, publié avant-hier, constate que la croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord s'est renforcée cette année, les pays exportateurs de pétrole s'étant remis d'une année de baisse de la production pétrolière et de rigueur budgétaire et les pays importateurs de pétrole ayant enregistré une progression de la demande intérieure et extérieure. Plusieurs pays exportateurs de pétrole, dont l'Algérie, ont assoupli leurs projets d'assainissement des finances publiques suite à la hausse des prix du pétrole. L'activité dans les secteurs non pétroliers a enregistré une croissance modeste. "L'Algérie et l'Arabie saoudite ont revu à la hausse leurs projets de dépenses d'investissement", relève le rapport de la Banque mondiale. Evoquant les perspectives, le rapport indique que la croissance dans la région devrait se renforcer à 3% en 2018 puis à 3,3% en 2019, grâce en grande partie au relèvement des pays exportateurs de pétrole de l'effondrement des prix de cette matière première. Les pays exportateurs de pétrole devraient accroître leurs dépenses d'investissement grâce à l'augmentation des revenus intérieurs et à la hausse des prix du pétrole. Cependant, estime la Banque mondiale, les risques d'assombrissement des perspectives sont prépondérants. La hausse récente des prix du pétrole pourrait ne pas être soutenue et être contrariée par une production de pétrole de schiste plus importante que prévu aux Etats-Unis. Meziane Rabhi