Dans quel esprit s'est fait cette opération de rapatriement, Monsieur le consul ? En vérité, nous n'avons fait qu'appliquer des instructions qui ont été données pour mener cette opération. Il y a déjà eu, en août 2008, une opération similaire qui a été également effectuée par l'ambassade. Il faut dire que, cette fois-ci, les conditions étaient plus pénibles vu que ce sont des conditions de guerre. Combien de personnes ont été rapatriées jusqu'à présent ? C'est le troisième contingent. Il y a eu respectivement 24, 18 et 54 personnes évacuées. Ce sont essentiellement des femmes algériennes mariées à des Palestiniens. Justement, elles demandent que leur mari puisse venir en Algérie. Que comptez-vous faire à ce propos ? Ils peuvent évidemment venir en Algérie. Je leur fais faire tout simplement des visas. Je donne des visas à tous les Palestiniens qui le demandent, a fortiori les époux de femmes algériennes et les parents d'enfants algériens. Nous sommes devant une situation exceptionnelle. Donc, j'ai préféré leur faire faire des visas et les faire évacuer en Algérie en attendant que les choses s'éclaircissent. Concernant l'acheminement des aides médicales et humanitaires, avez-vous rencontré des difficultés ? Hier, avant de ramener le dernier contingent, un Hercule 630 a atterri ici en Egypte. A cette occasion, j'ai laissé le soin au médecin algérien du Croissant-Rouge d'accomplir les formalités requises pour accompagner les poches de sang et les médicaments devant être acheminés vers El Ariche. Et c'est parti dans la journée. Il y a donc moins d'entraves… Oui, moins. Pour ce qui est des médicaments, il n'y a jamais eu de difficultés, même au plus fort de la guerre. C'était la priorité. Les médicaments passaient directement depuis El Ariche, malgré les bombardements. Quant aux aides alimentaires, là, c'était un peu plus difficile. Il fallait les acheminer par un autre terminal. C'est un peu plus compliqué. Qu'en est-il du transit par Rafah pour les personnes qui désirent se rendre à Ghaza, que ce soit les médecins, les humanitaires ou autres ? Il y a certes des problèmes. En ce qui nous concerne, les Egyptiens nous ont vraiment épaulés. J'ai pu ainsi faire rentrer deux médecins qui sont sur place, à Ghaza. Ils étaient partis au moment où ça chauffait le plus et ils sont retournés hier (mardi dernier, ndlr). Les Algériens peuvent donc continuer à envoyer leurs dons, ils sont certains qu'ils arriveront à bon port ? Certainement. Nous attendons encore un Iliouchine qui va arriver incessamment. Pour passer, ça passe, il n'y a pas de problème. Désormais, la machine est bien huilée. Y aura-t-il d'autres rapatriements dans les prochains jours ? Les gens appellent encore pour demander qu'on aille les chercher, mais on ne peut plus continuer. L'opération est bouclée. Maintenant que la guerre a cessé, on ne peut pas rapatrier tout le monde.