Le conflit du Sahara occidental occupé a été à l'ordre du jour d'une réunion de l'Intergroupe sur le Sahara occidental, tenue cette semaine à Strasbourg, avec la participation de plusieurs eurodéputés des différents groupes politiques représentés au sein du Parlement européen, sous la présidence de Jytte Guteland. Les débats, qui se sont déroulés en présence du ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati, et des représentants du Front Polisario en Italie et en France, respectivement Mih Omar et Obbi Bachir, ont été notamment axés sur les développements que connaît la question sahraouie aux plans de l'ONU et de l'Union africaine. Après avoir entendu une présentation, faite par le Front Polisario, des développements récents, l'Intergroupe parlementaire a procédé à un échange sur la visite effectuée par une délégation de la Commission du commerce international du Parlement européen (INTA) dans les villes sahraouies de Dakhla et d'El Aâyoun occupées illégalement par le Maroc. «Les actes d'oppression et de répression qui y prévalent n'ont pas échappé aux membres de la délégation, malgré les vaines tentatives des autorités (marocaines) de cadrer de bout en bout cette visite», a-t-on souligné. Les parlementaires ont appelé à l'occasion le Parlement européen à respecter et veiller sur l'application des jugements de la Cour de justice de l'Union européenne (CUJE), lesquels déclarent expressément que «le Sahara occidental est distinct et séparé du Maroc, et que les accords UE-Maroc n'y sont pas applicables». Dans ce cadre, l'Intergroupe a demandé que soient respectées les décisions de la CJUE et la légalité internationale au Sahara occidental, exprimant, en outre, la volonté de «se mobiliser pour obtenir une meilleure visibilité de la cause du peuple sahraoui au sein des institutions européennes, en particulier le Parlement européen». Les eurodéputés ont également évoqué leur volonté de se rendre dans les camps de réfugiés sahraouis ainsi qu'aux territoires sahraouis libérés. Le membre du secrétariat national du Front Polisario, Mohammed Beissat, a réitéré, mercredi dernier à Genève, l'engagement du Polisario à soutenir les efforts de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Horst Köhler, et à reprendre les négociations directes de «bonne foi et sans aucune condition préalable avec le Maroc». Lors d'une conférence animée à l'occasion d'un colloque organisé par le Groupe de Genève de solidarité avec le Sahara occidental, sous le thème «Trois décennies pour éliminer le colonialisme, l'évaluation et les défis au Sahara occidental», le responsable sahraoui a tenu à rappeler le contexte historique et juridique du Sahara occidental, depuis l'époque coloniale espagnole menant à l'occupation militaire marocaine, qui durant ces quatre dernières décennies viole quotidiennement les droits du peuple sahraoui avec l'appui de ses alliés. R. I.